J'ai mis pas mal de temps à lire ce bouquin, j'en attendais vraiment beaucoup et j'ai été un peu déçu. Si j'ai trouvé tout le début absolument génial lorsqu'il explique ses intentions, proposant d'aller plus loin que les Confessions de Saint Augustins qui ne racontait pas en détail toute sa vie (et qui finissait sur des notions philosophiques assez intéressantes il faut bien le dire) et ça faisait écho en moi. Je me posais la question de ce que je serai capable d'écrire sur ma vie, ce que je voudrais occulter, ce que j'aimerai dire, car Rousseau veut tout dire, le bien, le mal, tout.
Après le problème c'est que l'on ne peut pas vraiment vérifier si Rousseau a bel et bien tout dit, s'il n'a rien caché, ou s'il l'a fait si c'était conscient. Donc forcément la démarche a ses limites. Surtout que je pense qu'inconsciemment au moment d'écrire on refoule les choses les plus honteuses, un réflexe de survie.
Alors j'aime beaucoup Rousseau qui est un de mes philosophes préférés, notamment grâce à l'Emile et au contrat social, donc forcément sa vie m'intéresse, mais peut-être qu'elle ne m'intéresse pas à ce point là non plus.
Car si le lire raconter son enfance, raconter sa fameuse fessée, le voir parler d'une autre femme comme de "maman", le freudien en moi jubile vraiment, je me dis qu'il dit en fait plein de choses sur lui, sur sa nature, sur ce qu'il est sans forcément s'en rendre compte (ou alors le sait-il ?).
Je dois dire que je m'identifie pas mal à Rousseau (alors pas dans ce que je décris juste au-dessus), mais dans ce qu'il décrit de la vie, lorsqu'il parle de choses générale, comme lorsqu'il dit qu'il vaut mieux offenser une femme que de l'ennuyer et moult autres petites réflexions que j'ai pu oublier sur l'amour (ce qu'il peut dire sur ses amourettes qui n'allaient pas bien loin, mais qui pour lui étaient tout), l'amitié (je pense à son ancienne amitié avec Diderot qui reste son ancien ami, alors qu'il hait Grimm), les Condessions pour ça me semble être un vrai bon livre très intéressant.
Cependant ça chouine quand même pas mal, alors c'est intéressant aussi on voit toute la médiocrité humaine du moralisateur et moraliste qu'était Rousseau... mais sur 600 pages... il y a un moment où le cerveau ne veut plus lire et passe rapidement. C'est dommage.
Je suis donc assez partagé, car j'ai adoré pas mal de choses, mais c'est bien trop long, c'est sans doute pour ça que j'ai préféré les rêveries du promeneur solitaire.