Après un long exil français,Tierno Monénembo est revenu vivre dans son pays natal, à Conakry. En attendant d'écrire à nouveau sur la Guinée, son dernier livre, Les coqs cubains chantent à minuit, explore l'africanité de Cuba à travers une histoire passablement embrouillée dans ses débuts avant de révéler sa vraie nature au fil des pages. L'occasion pour le romancier de tracer un portrait chaleureux et moqueur d'une île dont les racines noires sont souvent peu évoquées (si ce n'est dans le récent Negra de Wendy Guerra). Récit haut en couleurs qui, mine de rien, capte la singulière atmosphère de Cuba : sensualité de la salsa et des corps, amour immodéré pour le rhum, liberté surveillée dans un climat paranoïaque, pénurie de vivres et optimisme mélancolique d'habitants qui ont fait de la survie un réflexe quotidien. On y croise un poète qui ne jure que par Omar Khayyam, un détrousseur de touristes qui espionne pour le compte du régime et même, le temps d'un flashback ironique, Castro au milieu de ses barbudos en route vers le pouvoir. Il ne faut pas se laisser tromper par l'apparente confusion qui règne dans les premières pages de Les coqs cubains chantent à minuit, le talent de conteur de Tierno Monénembo ne se dément pas, une fois de plus.

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le 5 janv. 2017

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