Lorsque ce romancier se fait historien en se basant sur les écrits des chroniqueurs d'époque, cela donne un ouvrage plutôt haletant, quoi que dense et étourdissant. Le procédé est astucieux, puisqu'il permet de désaxer l'enthocentrisme occidental, en nous rappellant qu'aux yeux des musulmans d'époque, les croisades étaient perçues comme des invasions de fanatiques. Il requalifie le monde - ici, tous les blancs sont des Franj -, il en explique les turbulences - envahissuers chrétiens, turcs, mongols - et il parsème tout cela d'anecdotes. Ainsi le temps passe vite mais la lecture n'est pas toujours aisé. Comme lire une langue française qui n'en serait pas une, tant elle est employée différemment qu'à l'habitude. Relire une seconde fois pourra s'avérer nécessaire, pour fixer les informations et mieux se les approprier.
Une lecture qui serait nécessaire à tous ceux qui prétendent prendre une position éclairée sur la géopolitique méditerranéenne contemporaine.