Ce roman, "Les dames de la Ferrière", de Christian Signol est la suite du roman "Les messieurs de Grandval" écrit à la suite du premier soit en 2006.
Dans le premier tome, Fabien racontait la vie de cette famillle d'industriels-agriculteurs au fond de la Corrèze au bord de l'Auvézère du milieu du XIXème siècle jusqu'en 1910. Ce deuxième volume, voit Antoine, petit-fils de Fabien, reprendre la plume pour poursuivre l'histoire qui inclura les deux conflits mondiaux et les guerres coloniales pour s'achever en 1968.
On est toujours dans cette même tonalité de dures bagarres au quotidien pour maintenir l'activité industrielle qui évolue en fonction de la demande et des circonstances.
Pendant la première guerre mondiale, l'activité est centrée sur la confection de pièces pour l'armement.
La mort d'un fils sur les champs de bataille sera le coup de poignard qui fera abandonner ce créneau et rebondir vers d'autres activités non liées à la guerre.
Le vingtième siècle étant plus riche en évènements historiques et dramatiques qui iront toucher de plein fouet les campagnes, ce roman donne l'impression d'être plus dynamique et plein de rebondissements.
Ce que traversent les familles qui gravitent autour du château est intimement imbriqué avec l'évolution de la société et les mutations que subissent l'industrie et l'agriculture.
Mais comme toujours Signol sait trouver les mots et les images pour s'affranchir de la folie du monde en faisant plonger le lecteur dans une nature permanente "le long des prés où l'herbe dégage ce parfum magique des longs soirs de juin".
Ce roman c'est aussi le roman des amours contrariées entre un "Grandval" et une fille de métayer. Amours qui naissent lors de l'enfance mais qui engendrent des jalousies ou des conflits pouvant se terminer en haine.
Personnellement j'ai trouvé cette suite un peu moins puissante que "les messieurs de Grandval" même si ce livre fait encore partie de cette sorte qu'on ne peut plus lâcher dès lors qu'on a commencé à lire.
Comme toujours chez Signol, l'hiver n'est jamais une fin en soi. Même si le roman baigne dans une nostalgie, Signol reste imperturbablement et définitivement optimiste. Une activité s'arrête pour mieux renaître sous une autre forme et il se trouvera toujours un homme pour reprendre le flambeau.
C'est la méthode Coué mais j'y crois ...