Dexter et son "passager noir" passent du statut "en couple" à "c'est compliqué".
Je termine à l'instant la lecture de ce troisième volet des aventures écrites de Dexter...
... Comment dire ?
ATTENTION : SPOILERS !
Le premier livre posait les bases. Qui était Dexter ? Son passager noir ? Et en quoi était-il différent de sa version télévisuelle que j'avais rencontrée avant ?
Le second était une révélation : Impossible de se raccrocher à ce que j'avais déjà vu, Dexter devenait un autre, plus sombre, plus meurtrier...
Mais là...
Le premier acte était plaisant : Dexter commettant sa première erreur, en jouant un peu avec les principes du Code, et le voilà "proie". De quoi mettre l'eau à la bouche.
Puis soudain, le Passager disparaît. Hop là, comme ça, pouf, plus personne. Et c'est parti pour une véritable torture littéraire.
"Dexter a chaud. Dexter a froid. Dexter entend une musique. Dexter ferme les yeux. Mais le passager n'est plus". Voilà. Chaque chapître, on lit ça.
Du coup, l'enquête principale passe au huitième plan. Le mariage au quinzième.
J'avais envie de baffer Dexter. Puis d'un coup, j'ai eu envie de baffer l'auteur.
Exemple concret : l'affaire du traiteur.
Dexter qui se marie suite à un quiproquo grotesque, passe encore. Que Vince soit son témoin, ok. Mais que d'un coup, l'auteur nous impose un traiteur dont j'ai déjà oublié le nom, en nous disant "il est connu, et il fait des plats à 500 dollars l'assiette", on s'en fout ! Betement, on pense que ça à un rapport avec l'histoire, ou dans un élan de fourberie, on s'imagine que le traiteur est LE méchant de l'histoire, mais non ! Le traiteur est là pour remplir quelques pages ici et là, et quand Jeff Lindsay se rend compte qu'il n'y a rien à tirer de cette histoire, il le tue. Merci mec !
Et pour le plaisir, LE GRAND NAWAAK du bouquin :
Dexter n'a pas d'indice.
Il va au boulot en pleine nuit.
Il tape des mots sur Google pour retrouver son passager noir.
Il trouve pas.
Il en a marre, donc il tape un dernier truc.
Bingo.
Blablabla "Le roi Salomon"...
Donc il cherche encore.
Il trouve pas.
Il ne trouve toujours pas.
Tiens, MLK.
Tiens, Moloch.
Mais oui, c'est forcément "Moloch" !
Voilà, en un chapître, Dexter comprend qu'il est peut-être possédé par Moloch.
Alors je ne sais pas vous, mais quand le soir, je tape "décoration d'interieur" sur Google, je ne tombe pas sur un blog parlant des pyramides et des pharaons qui mangeait des dromadaires. Et je n'en tire pas comme conclusion que je dois partir dans le désert demain matin.
Mais Dexter, si.
Soit. Le souci, c'est que jusqu'à la fin, je me suis dit "il y a une explication rationnelle à tout ça".
La fameuse musique que Dexter entend, c'est des ultrasons.
Le guetteur, c'est le père de Doakes.
Bref, tout sauf "Nous sommes les enfants de Moloch, et les rituels, c'est notre passion".
Pour finir : Est-ce que Jeff Lindsay pourrait arrêté de nous prendre pour des cons en réutilisant une scène "d'Indiana Jones et le temple maudit" à la fin de son livre, merci ?