Les Dimanches de Jean Dézert par raoulle
Cet ami de l’enroué Mauriac fait l’objet d’un culte discret auprès d’une petite secte de fidèles tout autant discrets. Il faut dire que pour le culte il y a de quoi faire : mort jeune, 28 ans, nuque brisée dans la boucherie de 14/18. Le livre, lui, est un peu bovien, un peu nouveau roman avant l’heure légale, un peu Perec, (L’homme qui Dort) sans barbiche ni mots croisés, une moustache lustrée à la place. Il y a un petit charme talé dedans, une lassitude lasse, une grande solitude, des amours laconiques, une rupture incongrue : « Votre visage est trop long pour que vous fassiez un bon époux » une molle résignation, la tentation de la noyade, de la pendaison, l'eau mouille, le plafond est trop bas, le désespoir est indifférent, retour au quotidien, à la vie… On comprend l’influence de tout ça sur le sournois Houellebecq, ce dernier ne taisant pas l’influence.