Lauréate du Concours du premier roman organisé par Gallimard Jeunesse, RTL et Télérama en 2012 pour Les fiancés de l’hiver, Christelle Dabos livre ici le deuxième tome de sa série.
Dès les premières pages du premier tome, on est transportés par la richesse et l’originalité de l’univers. Chaque chapitre regorge de trouvailles plus ingénieuses les unes que les autres. Les personnages prennent rapidement corps, et l’histoire se révèle prenante, avec beaucoup de suspens et de mystères qui ne se dévoilent qu’au compte-goutte. L’écriture est fluide, les chapitres courts font que les moins bons lecteurs peuvent se lancer malgré l’épaisseur des livres.
Là où le premier tome se concentrait sur les intrigues de cours du Pôle, Les disparus du Clairdelune commence à lever le voile sur l’origine des Arches et le mystérieux Dieu qui apparaissait en filigrane dans les Bribes (ces courts chapitres qui introduisaient et clôturaient le premier tome). On comprend ici que ces passages représentaient les pensées de Farouk, l’esprit de famille du Pôle. Et dans ce tome, ces bribes se font plus nombreuses et entrecoupent le récit des aventures d’Ophélie. Elles permettent ainsi de remonter les souvenirs tronqués de Farouk et de nous amener sur la voie de ce qui sera sans doute l’intrigue principale de la série.
Le point fort de La Passe muraille, c’est l’originalité du monde décrit. On pense parfois à A la croisée des mondes de Philip Pullman, tant dans l’atmosphère glaciale de l’Arche du Pôle que dans certaines thématiques. Les personnages sont atypiques et terriblement attachants. Contrairement au premier tome, mené tambour battant, il y a dans celui-ci un petit flottement dans l’intrigue vers le milieu du livre, mais le rythme reprend vite et le final laisse le lecteur dans l’attente du troisième tome. La tonalité de l’histoire change également, laissant présager une suite plus sombre que ce à quoi on s’attendait.
Une série coup de cœur donc et qui rencontre également un grand succès public (beaucoup de booktubeurs, blogueurs et vendredi lecteurs en sont fous).