Les Enchantements d’Ambremer, tome 1 du Paris des Merveilles (3 tomes en tout) est un livre de fantasy français sorti en 2004 et écrit par Pierre Pevel. La trilogie éditée par Bragelonne est absolument magnifique et je dois dire que ce sont leurs couvertures qui m’ont attiré vers ces livres.
Pierre Pevel nous emmène dans un Paris de la Belle Epoque presque réaliste. Presque, parce que c’est le Paris des cartes postales, celui où tout est beau et tellement typique. Mais surtout, il ajoute à cela tout un univers de fantasy qui se mêle au monde réaliste. Les deux univers se mélangent subtilement, de sorte qu’on reconnait bien notre capitale, mais avec des touches exotiques de-ci de-là. Et franchement, cet univers est une franche réussite. Moi qui ne suis pas fan du mélange histoire et fantasy (comme dans les Chroniques d’Alvin de Faiseur de Scott Card), j’ai vite été conquis par ce Paris des merveilles. De plus, l’auteur a eu l’excellente idée de préparer habilement le lecteur avec une préface qui nous met en condition et nous explique son univers, de sorte qu’on aborde les premières pages en sachant exactement où on va mettre les pieds.
Les éléments fantastiques, qui prennent de plus en plus d'importance au fur et à mesure du livre, reprennent souvent les poncifs du genre (dragons, elfes majestueux, architecture…), mais l’auteur se permet heureusement quelques originalités bien trouvées, qui donne une identité propre à son imaginaire. Je n'en dirai pas plus, tant il est plus agréable de les découvrir soi-même au moment de la lecture.
Lire le Paris des Merveilles, c’est se plonger dans une lecture très confortable, grâce à une écriture légère et agréable à parcourir et un univers dans lequel on se sent bien. Tout est fait pour qu’on y soit à l’aise. Les personnages ne sont pas en reste et on est toujours ravi de les suivre au fur et à mesure des pages. J’ajoute également que Pierre Pevel est très doué pour inventer des noms géniaux. Ça nous change d’un paquet d’auteurs de fantasy que j’appellerais bas-de-gamme et qui nous refilent des noms souvent peu inspirés. Non, là franchement, Cécile de Brescieux ou Isabel de Saint-Gil, ça claque quand même !
Le confort, tout ça, c’est bien, et l'auteur sait y faire, mais c’est aussi là que le bât blesse. A trop vouloir garder le lecteur dans un cocon duveteux, Pevel semble avoir oublié qu’une bonne histoire, une histoire qui laisse une trace dans l’esprit de celui qui la lit, doit décoller à un moment, au risque d’abandonner une partie du ton bon-enfant du début (JK Rowling le fait parfaitement bien avec Harry Potter, tout comme Christelle Dabos dans son très bon La Passe-Mirroir). Et malheureusement, ça manque de souffle épique, ça manque d’un peu de poussière et de larmes pour qu’on soit transporté. Résultat, les scènes d’action se lisent avec beaucoup de détachement, ce qui les rend, de ce fait, peu réussies. On ne doute jamais que nos héros vont l’emporter et d’ailleurs ils réussissent un peu trop facilement à chaque fois. C'est d'autant plus dommage que les personnages et l'univers donnent envie d'une aventure émotionnellement plus riche.
Mais n’empêche qu’on s’y sent bien et que je vais m’empresser de lire la suite.
Le Paris des Merveille, Tome 1, Les Enchantements d’Ambremer est un livre très agréable à lire et dont l’univers mêlant un Paris de carte postale du début du siècle avec de la fantasy est particulièrement bien trouvé. Un livre très accessible et confortable qui aurait bien mérité un peu de souffle épique pour le rendre mémorable. Dans Harry Potter, Rowling a réussi à mêler admirablement légèreté et confort avec un côté bien plus sombre et épique. Ici, il nous manque cet aspect qui pourrait donner de la profondeur à cette œuvre qui reste un peu trop en surface.