Ignorant que je suis, je ne connaissais rien à l'univers de Pierre Pevel et encore moins à son cycle d'Ambremer. Ce n'est que récemment que je m'y suis intéressé, la pupille irrémédiablement attirée par la superbe couverture signée Xavier Collette de la nouvelle édition du premier tome de la saga, éditée sous pavillon Bragelonne.
Publié une première fois en 2003, Les enchantements d'Ambremer nous plonge dans le Paris du tout début du XXème siècle (en 1909, pour être précis), avec tout ce que cela implique de gentlemen moustachus, de jolies dames sous ombrelles et de machinerie à vapeur. A ce détail près que cette capitale-ci a depuis quelques années fraternisé avec l'Outremonde, univers magique habité d'elfes, de fées, de magiciens et autres lutins.
Sorte de croisement entre Jules Verne, Arthur Conan Doyle et Neil Gaiman, Les enchantements d'Ambremer est un premier tome prometteur, prenant son temps pour nous familiariser avec son imaginaire, prenant le partis d'y aller mollo pour le moment afin de conserver un semblant de mystère pour la suite. Un parti-pris payant, loin de l'indigestion de certaines oeuvres du même genre.
Si l'intrigue n'a rien d'exceptionnelle, le talent de l'auteur parvient sans problème à nous rendre cette histoire passionnante, sympathique mélange de fantasy et d'enquête policière. Immédiatement attachants, les personnages sont croqués avec justesse, bénéficiant d'un passif intéressant tout en conservant quelques zones d'ombre. On appréciera également les quelques clins d'oeil de l'écrivain à l'histoire et à la littérature, Pierre Pevel n'hésitant pas à inclure à son récit quelques personnalités bien connues.
Sans être inoubliable, Les enchantements d'Ambremer est une première incursion réussie de mon point de vue dans le monde de Pierre Pevel, un agréable moment plein de magie, de suspense et d'humour qui me donne furieusement envie de découvrir la suite.