L'histoire de la jeune institutrice dans une école dans un petit village reculé de Corrèze qui fait face en 1935 à la fois au curé et au maire est intéressante, bien écrite.
Bien sûr, ce n'est pas un thème nouveau. Dans les romans de l'école de Brive (Michelet, Signol, Peyramaure, ...), c'est même un thème plutôt récurrent bien que plus souvent positionné aux temps héroïques des hussards de la république. Là, 1935, c'est la période pré-Font Populaire où les ligues d'extrême droite (Croix de Feu) se foutaient sur la gueule avec les partis de gauche PC ou SFIO.
Et d'ailleurs, c'est peut-être le principal reproche que je ferais au roman de décrire par le menu toutes les discussions entre militants dans les meetings qui ne présentent guère d'intérêt ni aujourd'hui ni pour l'avancement du roman. Je pense que Jean-Paul Malaval aurait pu prendre un peu de hauteur sur ces sujets.
Il y a de beaux personnages, en arrière-plan, qui auraient mérité d'être un peu développés ou réarrangés : par exemple Guillain. Alors que pendant le roman, le personnage végète, vers la fin, il évolue brusquement et tout devrait aller bien pour lui. Je dis "devrais" car justement, ce point n'est pas développé. Et c'est dommage.
En conclusion, c'est un roman agréable à lire surtout en ce qui concerne l'intrigue principale mais qui laisse le lecteur sur sa faim sur certains personnages.