Dune : C'était de la balle ! Dedeux : J'en veux encore !!
L'attente que je me suis volontairement infligée entre la lecture du "Messie" et ce 3e opus pour pouvoir lire autre chose m'a beaucoup pesé. Je sentais au fond de moi que je devenais accro à cette saga. C'est maintenant une certitude. Je suis totalement fan ! "Dune", le 1er livre, est dors et déjà l'un des meilleurs livres que j'ai lus et plus j'avance dans l'histoire et plus je suis sous le charme. D'ailleurs, ceux qui atterriraient sur ce billet sans avoir lu "le Messie" ou, pire, sans avoir lu "Dune", je vous invite à ne PAS lire ce qui suit. Je suis obligé de SPOILER des évènements majeurs du second livre pour parler de celui-ci. Mais faîtes-moi confiance, si vous aimez la SF et que vous cherchez une série riche, intelligente et porteuse de nombreuses réflexions entrecoupées de scènes épiques, alors jetez-vous sur cette saga ! Vous ne le regretterez pas !
Comme annoncé, SPOILERS des précédents livres !
Ce 3e livre est un moment charnière dans la saga.
Dune a changé. L'eau est revenue et le désert se retire peu à peu faisant place à de la verdure. On pourrait croire que c'est une bonne chose mais ce n'est pas le cas. Les Vers-Faiseurs qui produisent la fameuse épice de préscience au coeur du système économique ne peuvent vivre au contact de l'eau. Par ailleurs Paul n'est plus et les motivations de son jihad s'estompent. Ses enfants, les jumeaux Leto et Ghanima, perçoivent mieux que personne ces changements et craignent le pire pour l'avenir. Mais ils ont beau avoir une dizaine d'années, ce ne sont pas des gosses. Ils sont habités par la mémoire de leurs ancêtres et possèdent de facto une connaissance absolue du passé. Ce sont des êtres redoutables. Et je n'en attendais pas moins des enfants de Muad Dib !
Je ne vous cache pas que le début du bouquin est laborieux. Il y a énormément de résumés des évènements et des motivations passés et j'ai trouvé ça un peu lourd, surtout que je conçois difficilement qu'on débute la saga avec cet opus sans avoir lu les autres au préalable... Mais bon, cette très très longue introduction a au moins le mérite de faire un tour d'horizon exhaustif des personnages principaux et de constater qu'ils ont bien évolué. Jessica est redevenue fidèle au Bene Gesserit, Alia est prisonnière de ses responsabilités et de ses visions, Duncan est toujours Duncan et les descendants de (l'ex) Empereur Shaddam IV vouent toujours une haine sans borne aux Atréides. Bien sûr, tout ce petit monde complote. Mais comme l'indique l'un des appendices de début de chapitre : "tous avaient un plan mais aucun ne prêta attention à celui des jumeaux".
Oui, les héros de ce livre sont les jumeaux. Des personnages absolument fascinants. Les autres protagonistes ne sont pas en reste non plus mais Leto et sa soeur ont le mérite d'être nouveaux en plus d'être absolument uniques. Ils sont difficiles à cerner, ils sont imbus d'eux-mêmes mais ils ont indéniablement la classe. F. Herbert profite de ces êtres supérieurs pour digresser en long, en large et en travers sur de nombreux sujets et leur faire appliquer l'art de la rhétorique tellement caractéristique de la saga. Alors certes au début c'est un peu "pénible" car il ne se passe pas grand chose mais avec un peu de recul ces dialogues sont savoureux. L'auteur fait certes avancer doucement l'intrigue mais il nous fait part de réflexions fortes intéressantes sur la religion, la psychologie humaine et la gestion (managériale ?) des hommes et des sociétés. Des dialogues riches, bien écrits et qui serviront, à terme, l'intrigue...
Je me rends compte que là je viens d'écrire trois paragraphes mais que je n'ai rien dit. Alors qu'il y a tellement à dire de ce livre. Bien sûr je ne parle volontairement pas du Prêcheur car ce personnage doit être découvert par le lecteur mais ce qui est sûr c'est qu'il crée un réel suspens tout le long du livre. Jusqu'au final. 150 pages qui se dévorent d'une seule traite car c'est là que TOUT s'emballe. Tout s'emboite. Tout le génie et la maîtrise de F. Herbert vienne nous cueillir à point et nous clouer sur place. Le dernier quart de cet opus est absolument GRANDIOSE et c'est là que, admiratifs, on ne peut que constater que l'auteur avait tout orchestré depuis le début. Qu'il y avait certes quelques petites longueurs ici et là mais que rien n'était inutile. Et que tout servait à la fois cette conclusion et l'ouverture vers le livre suivant.
"Les enfants de Dune" est pour moi, jusqu'à présent, l'épisode le plus réussi et abouti. Il est long à se lancer mais l'attente est clairement récompensée. L'univers en sort grandit et laisse le lecteur sonné après une telle aventure. Une pure réussite. La seule réserve que j'ai c'est de savoir qu'Herbert n'a pas achevé son histoire avec un 7e livre. Ca m'embête de continuer une histoire qui n'a pas de vraie conclusion en bonne et due forme. Mais comme je l'écrivais en introduction, je suis mordu et sais que je ne pourrai plus m'arrêter. Donc vivement la suite !