Les Enfants de Timpelbach par Boebis

Un air de liberté soufflerait-il sur Timpelbach ?Tous les adultes sont partis sans crier gare, pour donner une leçon à leurs incorrigibles enfants. A leurs rejetons de se gérer tout seuls, alors que les parents - comble du vice -ont coupé l’eau et l’électricité…

Il faudra donc faire preuve d’ingéniosité et d’organisation pour tenir pendant les quelques jours d’absence parentale.

Il y a tout d’abord le vertige délicieux des Robinsonnades: trouver de la nourriture, assurer sa sécurité, bref faire société. Mais le souffle de liberté retombe bien vite. L’auteur ne semble imaginer que deux alternatives : le chaos incarné par la bande de pirates de l’incorrigible Oscar, ou l’équipe des gentils héros un peu tête à claque. Les uns pillent sans vergogne les magasins, les autres passent leur temps à rétablir l’ordre (et se servent tout autant dans les vivres parentales…).

Thomas devient vite le leader maximo des enfants sages, assisté de son ingénieux second qui n’est autre que le narrateur. Ils n’auront de cesse de donner des ordres, de distribuer des rôles à chacun, dans un triste esprit de reproduction : le fils du boulanger prépare le pain, la fille du dentiste soigne une carrie, les garçons costauds assurent la milice et les filles …sont aux fourneaux! Et tout le monde au lit à 21h. … Tout nous rappelle que nous sommes en 1937, tant la place des filles que son dangereux amour pour les chefs… Babar n’est pas loin, d’autres moins sympathiques aussi… Le glaçant procès que tiennent les enfants en fin de roman est présenté comme un happy end. Moi il m’a fait froid dans le dos.