Si l'intrigue pourrait s'avérer intéressante, et si le résumé m'a donné envie, je dois dire que je suis très déçue. De Vigan infantilise ses lecteurs et veut à tout prix qu'il voit en Mélanie une personne horrible. A aucun moment, elle ne nous laisse l'occasion de nous faire notre propre avis, par la description froide et clinique des choses sans jugement par exemple. Ici, tout est jugement et moralisation. Mais si ce n'était que cela. L'écriture est mauvaise, vraiment peu recherchée. Ce n'est pas de la littérature, mais digne d'un article de Psychologies magazine sur les ravages des écrans. Et elle enfonce des portes ouvertes... Ce qui aurait été bien, cela aurait été qu'elle s'attache à sa Mélanie, qu'elle nous rende la situation ambiguë, qu'on fasse preuve d'empathie avec elle jusqu'à ce que la tension monte et que la scission devienne irrémédiable. Mais non, dès le départ, elle la méprise et empêche toute remise en question du lecteur. Parce qu'à part des gens qui refermeront le livre en disant "c'est bien vrai ça, les écrans, c'est pas bien" et qui scrolleront sur leur Smartphone dix minutes plus tard, ben y a rien... Dommage, le sujet était prometteur.