C’est un essai, donc lecture parfois un peu ardue, mais quand même accessible. Ce bouquin s’inscrit très bien dans l’histoire des mentalités, des émotions etc. que les plus stylés ex-hypokhâgneux d'un certain lycée parisien d’entre vous connaissent car c’est le mari de notre prof qui a turbo-lancé tout ça. Ce livre cherche à nous expliquer les grands mouvements sociaux du siècle ( les Gilets Jaunes surtout), par d’autres catégories que celles trationnellement utilisées. A la croisée de la sociologie et des sciences politiques, le livre nous explique que la vie est une succession d’épreuves pour les minorités et les classes populaires : épreuve de l’injustice, épreuve du mépris, épreuve de la discrimination…Aux plus de droite qui pourraient me lire, il ne s’agit de “victimiser” personne mais d’expliquer que le sentiment d’être rejetté et d’être au ban de la société est un moteur des mobilisations. C’est ce qui permet d’expliquer la place croissante de la notion de “dignité”, le rejet du mépris de certains politiciens (hum hum), bref c’est un bouquin un peu de gauche mais pas trop donc peut être lu même par les 2 personnes de droite que vous connaissez peut-être. Il analyse aussi dans le temps long l’émergence des émotions sur la scène politique en remontant au XIX e siècle et aux grandes révolutions.
Ce livre a fait une licence à la Sorbonne puis du militantisme style “occupation des amphi”, il est sympa mais un peu nerdy.