Vous me croirez peut-être jamais -- et notez bien que je m'en bats un peu les noix -- mais pas plus tard que samedi matin, l'empereur, sa femme, et le petit prince, sont venus chez moi pour me serrer la pince, et sans doute aussi pour me consoler un tant soit peu de la mort de Charles Pasqua, ce grand homme. Mais comme j'étais parti, le petit prince a dit : "Puisque c'est ainsi, nous fienterons sur son huis".
Curieuses manières me direz-vous ? Et vous aurez mille et une fois raison. Et peut-être encore, vainquant votre timidité maladive, oserez-vous alors me demander le rapport entre cette gouleyante anecdote et l'objet concerné, à savoir "Les étrangers sont nuls", du très décédé Pierre Desproges. Et je vous répondrai derechef : ces minables sommités de passage étaient justement des étrangers. Oui-da ! Car qu'est ce qu'un étranger en somme ? si ce n'est quelqu'un qui n'est pas moi, le malheureux. Et les étrangers j'aime pas ça moi, ils sont nuls -- en plus d'être cons -- la preuve, regardez vous-mêmes, vous n'êtes pas moi...
Bref, le très clamsé Pierre Desproges m'a ouvert les yeux, que j'ai la chance de posséder au nombre de 2, comme le chiffre. Les étrangers sont nuls et il faut le dire, répandre la bonne parole, car c'est la vérité vraie. Je le pressentais depuis toujours d'ailleurs, au moins depuis le jour où je suis né, jour glorieux s'il en naît, où j'offrais pour la première fois mon sexe aux dimensions démentes à la vue d'un parterre de carabin(e)s admiratifs, pour ne pas dire moites, pour ne pas dire poisseux, pour ne pas dire répugnants, pour ne pas dire étrangers. Bref, toute une clique de gros nuls.
Cependant, pour distinguer ces hordes loqueteuses, ces grossières grappes de nullos, le très crevé Pierre Desproges catégorise, et il a raison. Inventorions les cons ! Procédons dans l'ordre ! Pour commencer il y a ceux qui ne parlent pas français, les cons, ensuite ceux qui écorchent le français, les nuls. Ces derniers comptent parmi les peuplades les plus franchement risibles de l'univers connu, qui à bouffer des frites en chantonnant "La Barbe En Sonne", qui à bouffer du chocolat pour en chier des pendules, qui à tabarnaquer des osties d'côlisse d'cul d'ciboires à tout venant. Sans parler des africains, qui en plus d'être pauvres sont noirs, pour la plupart, alliant la mauvaise volonté au mauvais gout le plus total. Faut avoir du toupet tout de même !
Parmi les autres nuls, ceux qui ne parlent pas français, on trouve donc ces angulés d'anglais par exemple, rosbifs bouffeurs de sainte pucelle rôties à la menthe, qui nous les brisent depuis des siècles. Ces pédés de grecs aussi, qui se font appeler hellènes comme des tantouzes, et nous les brisent depuis des siècles. Ces poivrots d'irlandais itou, tapageurs bigots buveurs de bières noires au goût de cramé, qui nous les brisent depuis des siècles. Ces banquiers d'israéliens également, avec à leur tête le grand raddin de France et d'ailleurs, qui nous les brisent depuis des siècles. Ces boches d'allemands de même, féroces soldats qui viennent jusque dans nos bras égorger nos fils et nos compagnes, et qui nous les brisent depuis des siècles...
J'en passe et des meilleurs : les ritals, les cocos, les yankees, les métèques, les bougnoules, les arabes, les mahométans, les juifs, les roms, les manouches, les mamelouks, les corses, les gitans, les sudistes, les nordistes, les parisiens, les habitants de Dunkerque, les socialistes, les sarkozistes, les je-m'en-foutistes, les bridés, les citrons, les légumes...
Tous aussi nuls les uns que les autres, et qui nous les brisent depuis des siècles, et qu'il nous faudrait soumettre au brûle-quéquette un jour ou l'autre, sans rire, histoire d'un peu purifier les...
Comment ? On m'annonce dans l'oreillette que le plus-très-en-forme Pierre Desproges n'était pas trés sérieux dans son écrit, qu'il était raciste mais pour de la fausse seulement, et que tout ceci n'était que pure ironie, pur humour noir, ce qui prouvait bien qu'il était pas raciste pour un sioux.*
...
Heu... Ouais bah moi aussi hein, vous l'aurez bien compris bande de nuls... Ironie tout ça tout ça... Humour basané quoi... Comment ça j'ai dit juif... Comment ça chui pas drôle... Vous enflammez pas comme ça hé ! vous êtes pas des petits vietnamiens non plus. Alors s'il vous plait, je vous en prie.*
Quant à l'empereur, sa femme, et le petit prince, ils repasseront lundi. Avec un buste de Charles Pasqua, ce grand homme.
Votre tendre et dévoué Saint-John, dit l'enculé.
En direct des pastilles Vichy.
*Si tout se passe comme prévu, je pourrai enlever ces passages en mai 2017. J'aime autant rester en bonne entente avec les plus nombreux.