Un récit très instructif sur l'histoire de la Roumanie au XX° siècle à travers celle de la famille maternelle de la journaliste Sonia Devillers.
Ces "exportés", ce sont les citoyens roumains d'origine juive qui, de 350 000 à la fin de la seconde guerre mondiale, se retrouveront moins de 10 000 à la chute de Ceausescu en 1989 en raison de leur exil monnayé qui a contribué à enrichir la Roumanie communiste.
Henry Jacober, citoyen britannique mais né Henrik dans l'ancienne Hongrie et juif lui-même, était la cheville ouvrière de ce commerce consistant à acheter des animaux d'élevage à l'Ouest avec l'argent des familles juives cherchant à fuir un pays qui les opprimait mais dont ils ne pouvaient s'échapper. Dans les années 60, avec Israël qui cherchait à se peupler et avait besoin de cadres compétents, plus besoin de passer par la case "espèces", 500 visas d'émigration contre une exploitation avicole dernier cri et chacun y trouve son compte !
Sonia Devillers a pris le parti de la sobriété dans sa narration et si son récit n'a rien de littéraire, contrairement à ce qui est curieusement annoncé en quatrième de couverture, il n'en n'est pas moins fort.