Philipp Roth raconte son existence dans une autobiographie. Cela lui offre l'opportunité de revenir sur ses thèmes chers, la relation à la religion juive, compliquée, d'autant plus que les réactions à ses écrits sont vives, la dépression, les amours, souvent contrariées par les séparations et une difficile résilience, l'importance de l'actualité et de l'histoire. Il décrit également ses difficultés à percer, ses aléas financiers.
Il tire au clair la part d'auto-fiction que contiennent ses romans, son personnage principal, Zuckerman, n'étant que son double idéalisé. Aussi se plait-il à écrire une lettre où il lui envoie le manuscrit de sa bio, et à rédiger la réponse du personnage en guise d'épilogue.
Cette autobiographie sert également de mode d'emploi à sa bibliographie, de vade-mecum adressé à ses lectrices et lecteurs, en sus d'un bilan de carrière et d'existence, ce qui reste inhérent à l'exercice. Cet ouvrage apparaît donc instructif, sincère, l'auto-dérision affleurant, comme à l'habitude de l'auteur.