Tromperie sur la marchandise ?
Dans ce roman, de faux-monnayeurs il n'est que peu question, du moins au sens littéral. D'ailleurs cette histoire de trafic de fausse monnaie n'arrive que bien tard. Les faux-monnayeurs, ce sont les écrivains, mais surtout les individus, qui trompent les autres sur leurs sentiments. De nombreux personnages habitent ce roman, mais il n'y a pas de réel sujet, de personnage principal. Ce qui intéresse Gide ici, ce sont les sentiments, les relations, parfois ambigües, entre amitié et amour qu'éprouvent plusieurs garçons dans ce livre. Si l'on ouvre donc ce livre pour avoir un récit, une histoire complète, on sera bien déçu : si tout cela est très agréable, vraiment très bien écrit, à la fin du livre, on a l'impression que toutes les intrigues créées par l'auteur ne sont pas résolues. On a ainsi l'impression que Gide écrit un faux roman, même si c'est un beau roman, quoiqu'un peu ennuyeux par moments.