Jacques Lourcelles est un scénariste français, qui a accouché d'un dictionnaire très personnel, devenu depuis objet culte. Contrairement à la quasi-totalité des autres dictionnaires de films (Sauf, par exemple, le "50 ans de cinéma américain" de Jean-Pierre Coursodon et Bertrand Tavernier), Lourcelles est partial. Il a fait entrer et a exclu de son dictionnaire tous les films qu'il souhaitait. C'est pourquoi des réalisateurs tels que Sergio Leone ou Jean-Luc Godard ne sont pas à l'honneur. Car Lourcelles est un amoureux de cinéma américain, période 1930 - 1960. Et c'est le véritable intérêt de ce sublime et flamboyant dictionnaire. Ici, pas de sempiternelle pâmoison universelle sur les énièmes classiques intemporels, pas de glorification surannée des films ultra-classiques du cinéma, pas d'énième critique hagiographique du Parrain ou d'Apocalypse Now. Cette partialité est à double tranchant car si votre préférence va au cinéma post-1970, vous risquez fort d'être décu.e.s. Car Lourcelles a une vision du cinéma bien précise et il a tendance à voir la décennie 70 comme le début du déclin. La preuve en est qu'au fil des rééditions (La première édition date de 1992), aucun film n'a été rajouté ! Mais, pour quelqu'un qui a également tendance à penser que l'âge d'or du cinéma se trouve avant les 70's, ce dictionnaire est une mine d'or. En effet, il est possible de faire de grandes découvertes, sur des films beaucoup moins mis en valeur dans d'autres dictionnaires de films. Par exemple, il met en avant quasiment toute la filmographie de Raoul Walsh. Un autre point positif également, avec le fait que chaque film entré est suivi d'un résumé et d'une critique, ce qui est un véritable bonheur. (Et ce n'est pas le cas, par exemple, du Dictionnaire mondial des films de Jean-Claude Lamy et Bernard Rapp) Pour ne rien gâcher, Lourcelles sait écrire et le lire est un véritable régal. Ainsi, si vous êtes un inconditionnel amoureux du vieux cinéma, alors ce dictionnaire ne peux que vous remplir de joie.