Madenn est une petite fille espiègle et pas prêteuse, elle n’aime pas qu’on touche ses affaires et gare à qui oserait, car la fillette est capable de belles colères. En vacances chez ses Grands-parents, elle parcourt la nature avec son Grand-père, chasseurs de trésors.
Madenn aime également les trésors dont elle a toute une collection qu’elle conserve jalousement dans une jolie boîte. Aussi, quand une mystérieuse créature tente d’y fouiller, elle ne peut que partir à sa poursuite, bien loin de s’imaginer qu’elle va vivre une aventure fantastique qui va la changer pour toujours.
Peut-être qu’elle remplit des boîtes et des boîtes de trésors magnifiques mais que ça n’est jamais assez. Peut-être qu’elle cherche des trésors pour remplir son cœur qui est un peu vide.
Les Follets est un superbe album qui séduit en premier lieu par la forme : couverture aux lettres dorées, papier épais et signet marque-page d’un beau vert sapin. Chaque grande illustration est encadrée de jolie frises chargées d’éléments qui renvoient à la nature ou au merveilleux, et dans lesquelles le texte vient parfois s’inscrire. Le tout forme un magnifique écrin qui s’inscrit dans la pure tradition des contes.
Mais le récit n’est pas en reste avec son thème central de l’amitié, ses personnages issus du folklore breton et la place prépondérante de la forêt et, plus largement, de la nature. On ressent aussi la forte influence des récits de Tove Jansson, autrice et illustratrice finlandaise, à qui l’on doit la série d’albums mettant en scène les Moomins.
Je n’ai pu également m’empêcher de penser à cette série d’animation japonaise de mon enfance, Crocus – Tongari boshi no Memoru, produite par la Toei qui met en avant une famille de petits lutins au chapeau pointu qui vivent dans la nature. Crocus se lie d’amitié avec une petite humaine, dont le ressemblance avec Madenn a immédiatement éveillé un sentiment de nostalgie. Une série dont le design de ses personnages semble directement inspiré de Moomin.
Le texte est par ailleurs plein de douceur et met en avant les liens intergénérationnels de cette fillette avec ses grands-parents. J’ai vraiment aimé le partage d’activités, les moments de complicités, sans oublier les chansons farfelues du Grand-père, même s’ils ne sont que très secondaires n’étant pas le sujet principal du récit.
Il faut aussi préciser que cet album tient plutôt du roman de par la longueur de son texte et qu’il est à réserver aux plus grands – l’éditeur le recommande aux 6 ans et plus. Il est découpé en quatorze beaux chapitres, ce qui permet de fractionner la lecture plus facilement pour le lecteur débutant qui aurait envie de se lancer seul.
Leur amitié avait tellement grandi qu’elle prenait presque toute la place dans le cœur de la petite fille. C’était un trésor immense qu’aucune boîte ne pouvait contenir, aussi précieuse soit-elle.
Les Follets est un très bel album qui dégage de belles valeurs mais aussi beaucoup de douceur au travers de ses illustrations et de la relation des personnages. Madenn y vit une belle aventure pleine de féérie qui va l’aider à se construire et à changer son regard sur les choses, sur les autres et sur elle-même. Entre conte et récit initiatique, Les Follets saura charmer un large public !