Si tu crois que l’arnaque et la manipulation sont des concepts modernes, c’est que tu n’as jamais vu Scapin, le champion olympique du bobard. Avec Les Fourberies de Scapin, Molière nous offre une masterclass en tromperie, où chaque mensonge est plus audacieux que le précédent.


L’histoire ? Scapin, un valet à la langue plus affûtée qu’un rasoir, décide de jouer aux échecs avec les vies de tout le monde. Entre les fils qui veulent épouser des femmes qu’ils n’ont pas le droit d’aimer, les pères radins et les combines improbables, notre héros manipule tout ce beau monde avec une créativité qui ferait rougir les meilleurs escrocs. Ah, et bien sûr, il y a LA fameuse scène du sac, où Scapin se prend une raclée bien méritée... tout en continuant de mentir comme un arracheur de dents.


Le gros point fort ? C’est rythmé, c’est malin, et surtout, c’est drôle. Molière ne fait pas dans la dentelle : ça court dans tous les sens, les quiproquos s’accumulent et Scapin enchaîne les entourloupes avec une aisance déconcertante. C’est la comédie à son meilleur, avec des répliques cultes et une énergie débordante.


Le hic ? Si tu es team moralité et honnêteté, ce n’est pas ici que tu trouveras un modèle de vertu. Et puis bon, soyons honnêtes : le scénario repose essentiellement sur "je raconte un mytho et tout le monde gobe". Ça marche, mais ça peut donner l’impression d’être une version théâtrale des pires excuses pour sécher un cours.


Bref, Les Fourberies de Scapin, c’est un festival de supercheries où Molière s’amuse à nous montrer que, bien avant Internet, l’art du baratin était déjà un spectacle de haut niveau. À lire ou à voir sur scène, surtout si tu veux des idées pour justifier ton prochain retard.

CinephageAiguise
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