Vous voyez quoi, quand vous lisez ça Les garçons de l'été? Une plage. De grands, blonds, beaux, jeunes hommes ? Vous y êtes… Vous n’y serez pas longtemps. Ou plutôt, cette image va se développer, s’enrichir, progresser. Vous allez plonger dedans, entrer dans des vies d’emblée sublimes, éblouissantes de réussite et de chance… De chance oui, car il en faut une bonne dose pour voir la beauté et l’intelligence s’allier à l’ambition, à l’énergie et à la fougue dans la même personne. Et pour le coup, il faut une sacrée veine pour que cela se produise deux fois dans la même fratrie !
La chance, oui, cette amie infidèle…
Vous aurez peut-être remarqué que ces gens-là, dans la vraie vie, ne se rendent que rarement compte qu’ils marchent sur l’eau… Chose à la fois attendrissante et énervante, et peut-être le pire affront qu’on puisse faire aux autres (et aux Dieux ?).
Il y a un truc comme ça avec les garçons dont il est question... Et avec leurs parents aussi sans doute.
Ce roman sonne comme une belle ode à la « normalité », ou au moins à ce qu’il y a d’heureux à être qui l’on est et à chercher son bonheur, avec humilité et sans complexe…
Comme on écarte un rideau, tour à tour, les personnages nous accompagnent au-delà des apparences. Jamais donneuse de leçons, l’auteure a en plus bien bossé ses sujets, semble-t-il… Agréable (quand je dis agréable, je veux dire consolant, et encore je le dis mal : c’est juste vrai !) de constater qu’on est pas obligé de trouver à la fin une forme de sage résilience dans la survenue d’un handicap. Je me comprends…
J’ai vraiment adoré ce roman, tant à la lecture qu’après avoir tourné la dernière page, et encore en m’en souvenant des jours plus tard…
La tournure que prennent les choses est tout à fait étonnante et vraiment engagée. Tous les personnages sont de vrais personnages, et pas seulement des silhouettes en carton, gentilles d’occuper l’espace et de poser les questions dans les dialogues… (merci !)
Ma seule petite réserve tombera sur le personnage d’Ysé. Il faut me pardonner, mais je suis comme ça : l’invitée pénible qui boit le champagne et boude le guacamole. En effet, c’est la seule à m’avoir un peu fait lever les yeux. La faute à son côté gamine-précoce-surdouée-limite-glauque (qui m’a un peu rappelé l’héroïne de L’élégance du Hérisson de Muriel Burbury) et qui flirte à mon sens d’un peu trop près avec le décongelé-réchauffé.
Pas de quoi ternir ni oublier cette très belle découverte. J’avoue que je songe parfois à ce que sont devenus/deviennent/deviendront Cindy et Anouk, Ysée et Jordy…