Les Gardiens célestes apparaît comme la conclusion de cette trilogie Les chroniques de l'étrange narrée de plume de maître par Romain D'Huissier. En effet, si Les Quatre-vingt-un frères introduisait cet univers de façon plaisante mais un peu trop descriptive, La Résurrection du dragon apparaissait plus abouti, ce dernier opus est un véritable enchantement taoïste.
Sises dans un Hong-Kong brillant de modernité, la magie et les traditions sourdent par tous les pores de cette ville où les fat si, ces exorcistes et autres adeptes de pratiques chamaniques chinoises, traquent les créatures mystiques qui s'en prennent aux humains.
Dans ce roman, c'est un humain richissime dont l'ambition ne connaît nulle limite qui s'entoure de la magie la plus néfaste qui soit, quitte à s'en prendre aux divinités célestes pour parvenir à l'accomplissement de ses desseins. Heureusement, Johnny Kwan et ses alliés ne lâchent pas un li devant les assauts répétés de cette sombre organisation qu'est Tin Haa.
Les personnages, au fil des tomes et des pages, sont devenus extrêmement attachants et les avanies qui les assaillent cruellement touchent le lecteur captivé. La connaissance profonde de l'auteur pour cette culture assure une densité réaliste au récit. C'est ainsi que l'histoire, les lieux, les arts martiaux et leur mise en scène s'avèrent tout à fait crédibles, au point que l'incarnation de divinités paraîtra naturelle. Toute cette mystique baigne la narration d'une aura très agréable, à l'instar des étapes que devra traverser le héros pour se sublimer et dépasser sa condition.
Si l'action est parfaitement chorégraphiée dans des combats dantesques, les scènes plus dramatiques ne sont pas en reste et certains événements terribles ébranlent le lecteur tant la surprise se niche au détour des pages.
Avec ce dernier tome passionnant, c'est bien une trilogie atypique mais géniale qu'il nous est donné de découvrir par un Romain D'Huissier inspiré. Un excellent récit qui conjugue tradition et modernité.