Dans le monde de Garion aussi, ceux d'en face sont des êtres humains


Au commencement était David Eddings, écrivain américain plus ou moins obscur quoique talentueux. Au détour d'une librairie, il tomba sur un best-seller parmi les best-sellers, Le Seigneur des Anneaux, de JRR Tolkien. Lui vint l'idée que, lui aussi pourrait connaître le succès en mettant en scène des personnages pas comme les autres au coeur d'un monde imaginaire. Pourquoi pas lui (et son épouse. ne pas oublier la contribution de Leigh Eddings à l'oeuvre de son mari) ?


Quelques années et cinq volumes plus tard, La Belgariade était arrivée à son terme. Belgarion de Riva, dit Garion, le prince caché sous la blouse d'un marmiton avait reconquis son trône, vaincu le grand-méchant-dieu et épousé la princesse. banal, n'est-il pas ? Banal, peut-être. Manichéen, assurément. Mais drôle, tellement drôle. Et humain, tellement humain. Dialogues piquants, personnages hauts en couleurs, situations poignantes ou cocasses, peu importe que l'on sache que, comme dans tout conte de fées, le happy end finira par advenir.


Happy end ? Pas si sûr. Car quelques temps plus tard...


Quelques tenps plus tard, l'aventure recommence. Emmenant Garion et les siens sur les traces d'un enfant perdu. D'un enfant enlevé. Enlevé, et emmené "de l'autre côté de l'a-pic", puis de la Mer. En gros, chez les méchants. Où l'on découvre que les fameux méchants ne le sont pas. Qu'ils sont des hommes autant que les héros. Que leurs bonheurs et leurs problèmes sont identiques à ceux des "gentils". Que leurs rois valent bien Garion et ses alliés.


Que, de l'autre côté de l'a-pic et de l'océan, la haine est exacerbée de la même façon que du "nôtre". Par des fanatiques de tous bords, prêts aux pires horreurs, aux pires alliances, pour faire triompher leur Vérité. Et pour conserver leur pouvoir.


Beaucoup de lecteurs considèrent que La Mallorée (du nom de l'empire ennemi) n'est qu'une resucée de la Belgariade. J'y vois, moi, son accomplissement. Sa raison d'être. Oeuvre manichéenne dans sa philosophie et humaniste à travers ses personnages, dans laquelle le Bien et le Mal ne se confondent pas avec les Bons et les Méchants. Parce qu'il n'y a pas (ou si peu) de Méchants.

lambertine
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le 31 mars 2018

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