Les Heures souterraines par Plume
Un roman difficile mais prenant qui aborde plusieurs thèmes qui nous touchent tous ; la transparence des êtres dans la foule des grandes villes, la solitude des personnes âgées, le harcèlement moral au travail... Le quatrième de couv' le résume très bien : la violence silencieuse.
On suit donc les deux personnages dans leur périple quotidien. Je dois dire que les difficultés de Mathilde m'ont plus touché que celles de Thibault, la violence des non-dits et de l'exclusion sur son lieu de travail m'ont vraiment affecté.
Pour autant, même si c'est un roman difficile la lecture elle n'est pas pénible. Vigan a une belle plume, elle a vraiment l'art du détail et c'est cet art là qu'elle met à profit. Car c'est la somme de ces détails qui fait la violence du vécu, le long étouffement que ressentent l'un et l'autre des personnages.
L'aspect vraiment terrible de Les heures souterraines, c'est qu'à voir ces deux personnages se frôler et se rater sans cesse on espère tout du long. On espère un mieux, une échappatoire, une rencontre voire même une romance qui balaiera tout.
Et cette attente est aussi pernicieuse que peu réaliste, Vigan elle nous livre du réel jusqu'au bout et c'est douloureux.
J'ai aimé cette lecture. Pas autant que Rien ne s'oppose à la nuit certes mais tout de même. Ce n'est pas un roman facile à digérer mais il a son importance, il met en avant une dure réalité qui nous concerne tous.
Delphine de Vigan écrit vraiment bien, elle a un sens du détail qui m'impressionne et me touche, c'est ma seconde lecture réussie sous sa plume (je suis passée à côté de No et Moi). J'ai hâte de replonger avec elle.