Sylvin Lanvère est chevalier de la reine Ambisextra. Mais dans cette contrée de plaisirs épicuriens nichée au cœur d'une nature luxuriante, nul conflit ne requiert les talents martiaux des chevaliers de la reine. L'époque est paisible et les lointains voisins du royaume de Gandahar ne menacent guère.
Cependant, si le temps présent s'avère d'un calme tranquille, il n'en est pas de même du futur.
Depuis des temps lointains débarquent des légions d'hommes-machines qui détruisent tout sur leur passage. La reine Ambisextra convoque alors son plus vaillant chevalier, Sylvin Lanvère, afin qu'il découvre l'origine de ces troubles.
Ayant contemplé avec bonheur voilà de nombreuses années le dessin animé Gandahar, dessiné par le talentueux Philippe Caza, je conservais en tête cette histoire poétique située hors du temps. J'ai découvert voilà quelque temps que des romans étaient à l'origine de cette adaptation, aussi ai-je décidé de les acquérir et d'en faire la lecture.
Ce qui interpelle d'entrée le lecteur, c'est cette ambiance poétique, quasi onirique parfois, qui englobe le récit. Au milieu de personnages indolents, le héros tente de remuer ciel et terre pour sauver le royaume. Même si la guerre frappe ces esprits paisibles avec violence, il subsiste au milieu des conflits des descriptions bucoliques, des relations sensuelles, des ambiances colorées. Certes, les hommes-machines et leur monde apparaissent froids et inhumains mais la poésie imprègne la plume de Jean-Pierre Andrevon.
L'histoire est relativement simple, linéaire mais elle se suit avec plaisir. Celui-ci réside d'ailleurs davantage dans la candeur de ses personnages que dans son scénario. A l'issue de la lecture, c'est un sentiment paisible fait de senteurs naturelles, de couleurs chatoyantes et de sons joyeux qui perdure, une gentille promenade sylvestre en quelque sorte.
Parmi les deux nouvelles qui suivent, la première apparaît comme une mission du rusé chevalier dans un royaume voisin. Sympathique, elle se suit avec l’intérêt de celui qui veut mieux connaître d'autres facettes du héros.
La seconde en revanche semble être un délire scientifico-foutraque inspiré de certains textes de science-fiction des années 70 où les héros partaient en tous sens dans un joyeux délire littéraire. J'ai eu beaucoup de mal à la terminer, celle-ci ne suscitant pas le moindre intérêt chez moi.
C'est donc au final un tome mitigé que voilà, fait de rêveries (le roman et la première nouvelle) et de moments absurdes (la seconde nouvelle).