Quel pouvoir apporte l’écriture épistolaire sur nos vies contemporaines ? C’est à travers un atelier d’écriture épistolaire menée par une libraire lilloise que l’auteure Cécile Pivot nous plonge dans son second roman Les lettres d’Esther publié en 2020.
Cinq élèves au profil hétéroclite s’inscrivent à l’atelier d’écriture épistolaire d’Esther. Chaque élève doit correspondre avec deux autres. Le lecteur se plonge dans les échanges de lettres d’une vieille dame veuve et isolée, d’un homme d’affaires en quête de sens, d’un couple face à une dépression post-partum et d’un adolescent devant surmonter un deuil. Au fil des échanges épistolaires, les masques tombent. Chaque élève se dévoile à sa manière.
Cet atelier permet à ces êtres humains de maîtriser le temps de réponse et de s’accorder un moment solitaire pour une activité collective et qui deviendra rapidement introspective. Prendre le temps de poser des mots sur un problème, d’exprimer une péripétie de la vie, d’apporter conseil voir un soutien qu’ils n’oseraient pas exprimer à l’oral se déverrouille par l’écrit.
Vous ne trouverez aucune morale dans cette histoire, mais plutôt un paisible moment de lecture humaniste de lettres épistolaires à valeur thérapeutique et où les écrits s’amélioreront au fil du temps grâce à Esther.
Chaque élève s’ouvre progressivement, accorde leur confiance, se confie, porte conseil ; ce qui donne à ce roman une sincérité époustouflante dans son écriture et dans le pouvoir confié aux mots.
Le livre pousse subtilement le lecteur à devenir un écrivain épistolaire.
Les lettres d’Esther pourrait se résumer par ce proverbe français : « Les écrits parlent quand l'homme se tait. ». A l’heure où nous avions jamais eu autant de forme de communication dans une société de plus en plus solitaire et médiatisée, l’écriture épistolaire n’a pas trouvé de remplaçant numérique à ses vertus. A votre plume, à vos timbres !