Les lettres de Bigard par mavhoc
Ne me jetez pas la pierre, on me l'a offert !
Un peu d'auto-biographie s'impose, j'ai vérifié, depuis maintenant les 9 derniers mois, je n'ai lut que des essais, qu'ils soient de philosophies ou de sociologie, ou encore des études de photographies, de peintures ou de journalisme. Mais pour se "divertir", rien, pas de roman, de nouvelle, à peine de la poésie de temps en temps. Ca me fait mal de me dire, qu'entre deux livres de philosophie morale se trouve Bigard. Mais bon, c'est ainsi, c'est la vie, je pensais reprendre le chemin de la littérature avec Zola, ça sera Jean-Marie.
Mais pourquoi diable me l'a-t-on offert ? Me veut-on du mal ?
Vous savez que, très sérieusement, je n'ai rien contre Bigard. Quelques prises de positions politiques font que je ne l'apprécie pas forcément sur le plan intellectuel (si j'ose dire), cependant, entant qu'homme je lui trouve certainement qualité, notamment la proximité avec son public, l'honnêteté et la sincérité (qui à dit "Cf Coluche" ?), donc non, ce n'est pas contre l'homme. Ce n'est même pas contre le comique que cette note est adressée. Car là aussi, j'avoue très sincèrement que Bigard me fait rire, parfois en tout cas. Pas tout le temps, mais parfois. Certes, je le sais, j'ai l'humour facile. Mais le rire se justifie par lui-même, quelqu'un qui me fait rire, je vais apprécier ce fait, qu'il me fasse rire, le reste je m'en fiche, je ne vais pas apprécier l'homme, mais l'action qu'il provoque en moi et sur mon visage.
Bref, j'espère que vous avez compris que je n'ai rien contre Bigard ni contre son humour.
Cependant, là, on a le droit à un des plus gros massacre de la langue française. L'idée de base est pas forcément mauvaise, bon, certes commerciale et facile mais bon. Quelques bonnes idées et bonnes phrases (le gynéco de sa femme, son propre pénis) vont aider, mais bon malheureusement, la majorité du temps (98%), on s'ennuie. C'est juste horrible, on ne se marre pas ! L'humour sur papiers et l'humour en vrai, en face, sur un spectacle, ce n'est pas pareil. Monsieur Bigard ne l'a pas compris cela apparemment.
Ca me désolé de voir que les gens ne comprennent pas que la "tension", élément si important pour l'humour comme pour la peur, le suspense, l'action, etc ... ne se met pas en place de la même façon sur tous les médias (voir mon énorme déception sur la BD "Le Visiteur du Futur"). Là, c'est typiquement ce genre de cas.
Donc bon, on rit pas ! Ce qui est déjà un gros défaut.
Mais en plus, il y a la pseudo-morale populaire à deux balles, anti-actionnaires (ce que je peux comprendre même si l'argumentation rivalise avec un gamin de 5 ans). Il y a même de l'anti-intellectualisme. Bigard ne comprend pas, apparemment, qu'être proche du petit peuple ça ne veut pas dire être comme lui, ça veut dire, donner un idéal. L'intellectualisme, la culture, c'est un idéal. Dommage de le voir critiquer par ce qui n'est nullement idéalisant ...
On a le droit à quelques moments "intimistes" qui font passer ce livre dans la zone "non-marrante, mais c'est normal, on est sérieux là". Pour le coup, je pardonne la rigidité faciale provoquée par cet ouvrage.
Non, le problème et vous l'aurez senti, c'est qu'en plus de ne pas être drôle, ce livre est estampillé "Beauf de France".
Allez, de toute façon c'est marqué sur la couverture, je vais suivre le conseil de Jean-Marie "Lire dans un endroit calme et tranquille, aux toilettes par exemple". C'est là où est sa place justement !
Et pour ne pas partir fâcher, je vais voir un ou deux sketch bien poilant, histoire de ne pas garder une note trop négative.