Les Lieux sombres est un thriller qui se lit bien. Je l'ai trouvé plus crédible que certaines lectures que j'ai pu faire ces derniers temps où les personnages (et d'autant plus les tueurs) sont toujours atteints d'une pathologie psychotique quelconque qui vient excuser ou justifier leurs actes. Ici, les personnages sont juste très esquintés par la vie, par l'environnement dans lequel ils vivent. Nous sommes dans une Amérique profonde (le cœur géographique de l'Amérique), une Amérique miséreuse où chacun, adulte, enfant, adolescent vit sa vie au jour le jour en essayant d'y trouver un sens. Toute cette misère sociale fait parfois tenir ce livre, autant du roman noir que du thriller.
La narration alterne les chapitres entre Libby à l'âge de 32 ans (milieu des années 2000) et la journée du 2 janvier 1985, veille du meurtre de la mère et de deux sœurs de Libby par son propre frère, emprisonné a perpétuité et donc toujours en prison dans les années 2000. Cette narration est intéressante, nous faisant passer des recherches de Libby sur cette journée fatidique au déroulé, petit à petit, évènements après évènements de cette même journée.
Les personnages sont, certes, tous emplis de défauts (un bonus à Libby qui les additionne, ça en devient même drôle par moments), pourraient parfois passer pour antipathiques mais arrivent, au contraire à être attachants. Bien loin d'être détestables, à mon avis, comme ce que j'ai pu lire dans de nombreuses autres critiques.
J'aurais pu accorder la note de 8 à ce roman mais me suis résolu à ne mettre qu'un 7 ; j'ai en effet trouvé que la fin, sans non plus être totalement invraisemblable, manquait peut-être de crédibilité.
Ma découverte de Gillian Flynn dont je pense sans problème poursuivre l'œuvre dont les critiques semblent tout autant flatteuses.