L'illyrie est touchée par des conflits intérieurs entre fascistes, prolétaires communistes et monarchistes. Au parti prolétaire, le chef Hoederer tente une alliance avec le prince afin d'obtenir plus de voix au Pentagone, et tenter de prendre le pouvoir, le tout avec l'aide des forces armées russes. Le reste du parti n'est pas d'accord (sur le moment), et décide d'envoyer Hugo, jeune journaliste du Parti prolétaire, s'occuper de liquider Hoederer en devenant son secrétaire pour un temps.
Mais à quoi ça rime de tuer quelqu'un pour ses opinions ? Qu'est-ce que ça implique de tuer ? Qu'est- ce que c'est d'avoir des convictions, s'il faut faire des concessions pour tenter de les imposer ? Mieux vaut-il sacrifier cent mille vies, ou ses opinions ? Autant de questions posées par un récit simple, intense, dans un pays aussi imaginaire qu'il est réel, une petite puissance soumise aux Allemands puis à l'URSS.
Chaque réplique est une question posée au lecteur. Les Mains Sales, c'est un récit impitoyable, dont chaque personnage est aussi intéressant et développé qu'il est différent des autres. On n'a même plus un unique récit, on a plusieurs visions des mêmes événements, chacune n'étant pas fausse ou vraie, juste différente selon l'individu.
Magnifique, en tout points. Le style est simple pour mieux dévoiler sa complexité, et ça fait des Mains sales un récit à lire absolument, qui que vous soyez, tant il est accessible.