Le chef d'une bande d'orphelins voleurs des rues va voir un autre chef de bande pour lui vendre un gosse :
" - Il... Il vole trop.
- Il vole trop, médita le Prêtre Aveugle. Il vole trop. De tous les griefs, je ne pensais pas entendre celui-ci de la bouche d'un homme qui gagne sa vie à former des petites fripouilles.
- Ris tant que tu le peux, dit le Faiseur de voleurs. T'as pas tout entendu."
Le gosse, c'est Locke Lamora.
Pour un premier roman, c'est une jolie pépite que nous livre Scott Lynch : un roman plein de drôlerie et de gouaille, de mensonges éhontés proférés les yeux dans les yeux des plus puissants, de suspense, de tendresse, d'amitié et de baston. Des personnages attachants que l'auteur ne ménage pas et des situations périlleuses dont on se demande bien comment notre héros va se tirer font de ce livre un vrai plaisir de lecture que l'on dévore sans s'arrêter.
L'auteur se livre à un exercice que je trouve souvent ardu : tout au long du roman, il alterne les chapitres montrant les aventures de Locke adulte et ceux décrivant sa formation et celui des Salauds Gentilshommes. Dans la plupart de ces cas, je préfère nettement certains chapitres au détriment des autres que j'ai tendance à passer au plus vite pour reprendre mon fil narratif favori où l'auteur m'a forcé à le laisser. Ce n'est pas du tout le cas ici : c'est un réel plaisir de retrouver le Locke qu'on a laissé enfant pour le retrouver adulte et vice versa, tant ils sont attachants.
Un de mes coups de cœur de l'année !