Une plongée fascinante dans la peur que recèle l'inconnu, la peur de ce qui peut se cacher au delà des frontières explorées.
En 1931 l'Antarctique est encore plein de secrets et de fantasmes. Lovecraft profite à merveille de ce contexte pour donner libre cours à son imagination et la faire valser au rythme d'un trépidant récit qui prend ses racines au delà du monde terrestre.
Évidemment presque 100 ans plus tard le récit à quelques aspects qui ont vieilli. Il fait forcément moins frémir qu'à l'époque, la science-fiction étant foisonnante depuis des décennies que ce soit à la télé/radio/cinéma/bd/livre/pentures...dont d'ailleurs beaucoup de concepts découlent de près ou de loin de l'héritage de Lovecraft.
Même s'il est très plaisant à lire, il y a parfois dans l'écriture beaucoup de répétitions, certains passages qui patinent, qui traînent en longueur... Tout n'est pas exempt de défauts mais on ne peut que saluer l'extrême audace de ce récit centenaire. Malgré les eceuils j'y ai plongé tête la première.
J'ai cependant paradoxalement pris plus de plaisir de lecture dans l'adaptation manga de Gou Tanabe que dans la lecture de ce texte d'origine.
De plus, aussi beaux soient les tableaux de Baranger, j'ai trouvé que certains de ces tableaux sont parfois similaires dans ce qu'ils dépeignent, apportant des redondances dont l'artiste aurait pu facilement se passer.
Sur d'autres tableaux j'ai eu du mal à voir le rapport avec ce qui était décrit dans le récit de Lovecraft ou bien j'aurais voulu voir autre chose que ce que Baranger à dessiné.
Évidemment Baranger à dû faire des choix, trahir le texte afin de faire une proposition qui tienne la route car il est dur de coucher sur le papier les descriptions parfois abscons de Lovecraft.
Cependant il fait preuve, à certains moments, de trop de gigantisme comparé à ce qui est décrit alors qu'a d'autres c'est l'inverse, il reste un peu trop terre à terre et ne reprend pas certains éléments qui paraissent pourtant prégnant à la lecture du texte. Bref c'est indéniablement beau, parfois au diapason du récit mais certains dessins peuvent aussi nous en faire sortir tellement quelques parties pris semblent dissonants.
Il nous délivre cependant de magnifiques planches devant lesquels ont ne peut pas bouder son plaisir même si on peut y rester un peu dubitatif ou sur sa faim.
En tout cas je conseille ces 2 tomes mais je conseillerais encore plus l'adaptation de gou Tanabe. Adaptation que j'ai fortement envie de relire afin de me refaire un avis à l'aune de la lecture de ce texte d'origine accompagné des dessins de Baranger.