Les morsures de l'ombre
N’allez pas à Besançon, c’est un coin chelou, je vous le dis !Non mais… j’ai failli y aller ! Heureusement que j’ai lu ce livre ! J’ai pas vraiment envie de finir comme le commissaire Lorand, moi...
le 16 nov. 2017
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Le commandant Benoit Lorand, officier au commissariat de Besançon, est un homme à femmes. Séducteur dans l’âme, il enchaîne les conquêtes entre deux enquêtes, deux filatures ou en soirée avant de rentrer chez lui retrouver son épouse et son petit garçon. Mais un jour, il ne rentre pas, il a suivi la femme de trop… Lorsqu’il se réveille, il est emprisonné dans une cave, aménagée pour lui, semble t-il. Et l’enfer commence. Sa geôlière, une rousse incendiaire, l’observe, l’affame, le torture. A qui a t-il affaire ? Jusqu’à quand parviendra-t-il à survivre dans ces conditions?
Les morsures de l’ombre est l’un des tout premiers livres de Karine Giebel. Le style est déjà très affirmé, froid et incisif, on devine d’emblée que les personnages vont y laisser des plumes. Une répétition de situations extrémement tendues mettent à mal les nerfs du lecteur, sans que l’on parvienne toutefois à prendre véritablement en pitié le personnage central qui est détestable ; un homme qui finit par se remettre en question sans toutefois pouvoir effacer le mal commis. Par les tortures qui lui sont iinfligées, ce récit pourrait passer pour un défouloir destiné aux femmes bafouées! Le dénouement machiavélique est inattendu et ne laisse aucun espoir quant au côté sombre de l’âme humaine.
La marque de fabrique de Karine Giebel est déjà affirmée dans ce roman, celle du huis-clos intense, étouffant, qu’ elle va par la suite peaufiner dans ses autres romans et développer brillamment jusqu’à atteindre l’intensité du Purgatoire des innocents ou de Toutes blessent, la dernière tue. A l’époque des Morsures de l’ombre, l’auteure avait déjà le don de troubler les frontières entre le bien et le mal, en rendant notamment les victimes détestables et les bourreaux sujets à la grâce. Dans les thèmes évoqués ce roman n’atteint toutefois pas l’intensité des suivants, notamment lorsque par la suite Karine Giebel explorera des sujets d’actualité tels que l’esclavage moderne ou le harcèlement. Je n’ai pas encore lu l’intégralité des titres de l’auteure, mais je pense que celui-ci manque un peu de maturité, ses livres plus récents me semblent plus approfondis et efficaces, cependant la lecture fluide et haletante promet un bon moment de lecture.
Créée
le 14 août 2023
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