Publié sur L'Homme qui lit :
Je suis en retard : dans mes lectures, c’est vrai, mais encore plus dans la rédaction de ces petits avis dans lesquels je me lance parfois plusieurs mois après avoir terminé les dits romans. Et alors là, je vous assure, je dois mobiliser au mieux ma mémoire pour me souvenir non seulement de l’histoire, mais surtout de mes sentiments au fil des pages. C’est donc plus d’un an après la sortie de ce dernier roman du britannique Robert Goddard que je me lance dans cet avis, et exactement six mois après en avoir achevé la lecture. Vous pardonnerez donc quelques inexactitudes et commentaires assez vagues.
Le roman s’ouvre sur le dernier lundi du moids de juillet de 1981, "par un été doux et pluvieux qui vient de virer à la canicule" , dans le petit village d’Avebury. David Umber est alors un jeune étudiant d’environ vingt-cinq ans qui sirote sa bière en attendant quelqu’un, installé en terrasse du Red Lion. C’est de là qu’il sera le témoin d’un drame qui verra naître la suite de l’histoire : l’enlèvement en pleine rue de la jeune Tamsin, puis sa soeur Miranda qui se lance à la poursuite du fourgon avant que celui-ci ne la percute en prenant la fuite.
Tout commence à Avebury. Mais ce n’est pas là que l’histoire se termine.
Vingt-trois ans après, Umber est guide touristique à Prague, et mène une existence tranquille depuis le suicide de sa compagne Sally, qui était la baby-sitter des trois enfants du drame d’Avebury, et autre témoin de cet épisode. C’est là-bas que l’inspecteur Sharp, alors retraité, va le retrouver pour lui demander de reprendre l’enquête avec lui sur la disparition de la petite Tamsin et sur l’accident ayant coûté la vie à sa grande soeur, ne s’étant jamais satisfait des aveux d’un homme qui pour lui n’est pas du tout lié à l’affaire. Pour convaincre Umber, il lui montrera un étrange courrier anonyme l’enjoignant de reprendre l’enquête, signé Junius.
Il faut dire que Junius, pseudonyme d’un célèbre polémiste anonyme du dix-huitième siècle, était précisément le sujet de la thèse d’Umber, et que ce fameux jour de 1981, c’est une source possédant des lettres prouvant la véritable identité de Junius qu’il attendait en terrasse du Red Lion.
Goddard, féru d’histoire et de crime, nous offre dans ce nouveau polar une enquête à la fois moderne et historique, un roman qui ne laisse guère de place à l’ennui et qui, comme souvent avec l’auteur, nous tient en haleine du début jusqu’à la fin. Un polar dévoré en quelques jours, dont je ne me souviens pas le dénouement avec exactitude mais que je sais m’avoir offert de beaux moments de lecture.