Disons le tout net, il s'agit d'un fort beau pavé de plus de 1300 pages. C'est le genre d'ouvrage plutôt massif que je n'offre à ma dévorante soif littéraire qu'une fois par décennie. Mais je m'y suis, dans cet roman captivant, adonné avec délectation.

L'auteur sait cueillir le lecteur dès son entrée en matière. Les premiers paragraphes nous happent littéralement. On s'immerge avec envie dans ces tranches de vie sombres et cruelles où le vice l'emporte bien souvent sur la vertu. Qu'il est plaisant le chevalier blanc qui vient avec panache corriger l'impudent qui a eu le front de s'opposer à lui. C'est du bonheur en verbe qu'offre Eugène Sue à ses lecteurs et il n'est besoin que de lire les courriers de ses lecteurs de l'époque pour s'en convaincre.
Ce livre est en effet abondamment pourvu de références de bas de page qui expliquent et précisent les lieux où se déroule l'action. La fin (une centaine de pages) est fournie en explications complémentaires sur l'ambiance fiévreuse qui régnait à l'époque de la parution de ce livre sous forme de feuilleton dans un journal : c'est ainsi que l'on trouve des articles de la presse du XIXème, des lettres de lecteurs enthousiastes voire adorateurs béats, des courriers d'âmes simples qui souhaitent attirer l'attention de l'auteur sur quelque famille dans la détresse, d'ouvriers qui saluent le camarade de lutte...
Ce florilège d'informations complémentaires apporte un éclairage bienvenu après la lecture de l'œuvre.

Celle-ci, malgré une trame narrative soignée et parfois haletante, n'est pas dépourvue de longueurs, en particulier au niveau des descriptions des lieux. Ces dernières sont parfois d'une lourdeur qui appesantit inutilement le propos.
De la même façon, Sue se lance parfois dans des digressions qui nous font quitter un moment une histoire pourtant prenante. Ces écarts nous emportent alors dans les débats qui agitaient la société à ce moment là et l'auteur nous présente avec force détails ses convictions en matière d'évolutions sociales qu'il juge nécessaires pour le bien-être du peuple. Ces explications peuvent quelquefois durer un chapitre et l'on n'est que trop heureux d'en sortir.

Les rebondissements restent cependant suffisamment réguliers et bien amenés pour que la lassitude ne viennent pas submerger le lecteur. Le dénouement, qui est loin d'être galvaudé, arrive alors en apothéose des drames qui ont émaillé le récit.

Ce roman constitue donc, malgré quelques longueurs, une chronique passionnante de la vie intérieure du tout Paris du XIXème siècle.
Apostille
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le 26 sept. 2011

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Apostille

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