En lisant "Les noces barbares", on a conscience de lire un monument de la littérature : une belle langue, une histoire grave et limpide à la fois, des personnages consistants, une atmosphère incroyable... On comprend le retentissement et la postérité de ce roman. Et on se demande pourquoi on ne l'a pas lu plus tôt !
L'histoire de Ludo s'inscrit dans la longue lignée littéraire des histoires d'enfance triste et maltraitée, des histoires de désamour maternel impossible à imaginer et pourtant que l'on arrive, contre toute attente, à comprendre.
La violence du début du roman, et en même temps sa froide banalité en font toute la puissance pour la suite. On sent que s'écrit une destinée tragique, barbare. On pleure pour Ludo, seul dans son grenier, puis seul parmi les autres, puis seul à l'asile... Solitude dans sa tête mais surtout dans sa recherche désespérée d'un amour impossible, celui de sa mère...
D'une simplicité déconcertante, et en même temps respectant l'extraordinaire complexité des sentiments humains, ce roman atteint le cœur de l'humain.