L'histoire alterne entre deux époques et deux points de vue : le Japon Féodal en 1467 avec Hikari, une yokaï et Tokyo de 2016, avec Mina Kobayashi, une adolescente aux dons mystérieux. On se demande assez rapidement comment les histoires de ces deux époques vont se rejoindre. L'intrigue principale est intéressante bien que j'en ai deviné l'intégralité dès le début de l'histoire.
Le personnage de Hikari est donc une kitsune, une déesse, un esprit du petit peuple, une yokaï (liste non exhaustive). Elle vit avec sa famille, d'autres femmes également des kitsunes dans une montagne, une forêt sacrée. Bien qu'elles évitent les humains car il est formellement interdit de côtoyer ces derniers, Hikari a toujours eu une certaine curiosité pour les hommes, tout en les observant de loin. Évidemment, tout va changer le jour où elle croisera la route d'un bûcheron qui a vu ce qu'il n'aurait pas du voir. Je l'ai trouvé curieuse certes, mais forte et rebelle également, car elle enfreint les règles de son peuple. Je l'ai trouvé intéressante mais pas transcendante non plus. De même que le personnage de Mina. Mina est réservée, très polie et pas très combative, du moins au début du roman. Elle n'a pas voulu ses pouvoirs (comme la plupart des héros) et ne sait pas d'où ils peuvent lui venir. Elle ne se plaint pas et vit sa vie comme elle le peut, en évitant de croiser le regard de ces choses qu'elle semble être la seule à voir. Pourtant, Natsume va lui faire voir que ses dons peuvent être utiles, même si Natsume est un brin (beaucoup) égoïste.
L'univers est bien fourni surtout alimenté par le folklore japonais. Entre les yokaï et les esprits, j'ai eu l'impression de me retrouver dans une version japonaise de la série Grimm où les Wesen "voghe" (pardon si l'orthographe n'est pas la bonne. Cela correspond au moment où leur véritable aspect ressort). En effet, le folklore japonais foisonne de légendes et d'esprit qui ne sont ni bons ni mauvais. C'était original et riche et puis... C'est le Japon et surtout... Tokyo ! Avec ses lieux et ses quartiers extrêmement connus, son TGV et sa culture.
Ce roman traite cette fois-ci de la différence de peuples et de l'acceptation ainsi que de la quête des origines. Bien que l'ensemble fonctionne plutôt bien, j'ai trouvé que cela était du déjà-vu.
L'écriture entre les deux points de vue est légèrement différente. J'ai trouvé que le point de vue de Hikari est plus mélodieux et mélancolique que celle de Mina. L'ensemble est assez prenant, toutefois certaines tournures de phrases étaient parfois particulières et je devais m'y reprendre à deux fois pour en comprendre le sens, ce qui me sortait de ma lecture. De même, j'ai trouvé que les deux héroïnes véhiculaient assez peu d'émotions, sans doute du à l'alternance entre les deux époques. Néanmoins cela ne m'a pas empêché de lire ce livre en 4 jours (600 pages en 4 jours, je vous laisse faire le calcul).
Une histoire intéressante voguant entre contemporain et Japon féodal, titillant les esprits et les fantômes issus du folklore japonais.