Le dirigeant d'un empire riche et puissant entraîne ses compatriotes dans une guerre désastreuse sur un sol étranger dans Les Perses, une pièce écrite par Eschyle au Ve siècle avant JC. Il semble que l'homme agissait sur les conseils de mauvais conseillers. Et essayer de terminer une affaire commencée par papa, qui régnait avant lui. Ça vous dit quelque chose ?
Représentée pour la première fois en 472 avant JC, Les Perses est la plus ancienne tragédie grecque survivante, et elle est unique dans le canon en traitant des événements à peu près contemporains. Elle commémore la spectaculaire victoire grecque sur les forces perses à Salamine huit ans plus tôt.
Eschyle a combattu dans la bataille et avait perdu un frère lors du précédent conflit grec avec les forces perses à Marathon. Les Perses dit, d’une manière grave et inconfortable, qu’à un niveau profond, la guerre est une perte totale. Perte sur perte sur perte.
Même selon les normes relativement statiques de la tragédie grecque, « Les Perses » sont obstinément dépourvus d’action. Les mauvaises nouvelles sont soupçonnées, reçues, longuement déplorées. C'est à peu près tout, du point de vue événementiel, bien qu'il y ait une visite surnaturelle du fantôme de Darius, le père du malheureux dirigeant perse Xerxès.
Atossa, mère du jeune roi Xerxès et veuve de Darius, sort du palais pour partager un rêve de mauvais augure et demander conseil, quand arrive un messager.
Le messager crie les noms et la provenance de chaque légion perdue et de son chef, et décrit en détail la terrible déroute:
«nos pertes, dix jours entiers ne suffiraient pas. Sache seulement que jamais, en un seul jour, il n'a péri une telle multitude d'hommes.»,
puis la fuite et le désarroi qui ont suivi.
C'est comme un reportage de guerre élevé à la dimension lyrique.
Les Athéniens du Ve siècle avant JC ont dû être ébranlés par le spectacle de leur grande et récente victoire transformée en tragédie. La défaite de l’armée perse était un triomphe de la démocratie sur la tyrannie, alors quelles leçons pouvait-on attendre des souffrances d’une puissance tyrannique ? Peut-être, pour commencer, que l’orgueil, la folie et l’avidité qui ont conduit les Perses à la défaite ne sont pas des défaillances institutionnelles mais humaines.Nul mortel ne les a pour esclaves ni pour sujets.