Portraits de femmes iraniennes
Deux jours avant le départ en Iran, ma mère n’ayant pas trouvé de guides touristiques sur l’Iran à la fnac de Rosny 2, je décide d’aller à celle d’Haussmann, persuadée de trouver pléthore de guides sur l’Iran. Malgré les très nombreuses étagères du rayon guide touristique, seulement deux ouvrages pour l’Iran, les fameuses Pintades et le Lonely Planet (en anglais, en plus !). L’Iran n’a décidément pas la côte en ce moment en France. Je m’empare dans un premier temps du Lonely Planet, après tout, les Pintades, ce n’est pas vraiment un guide. Mais j’hésite quelques secondes, et quelque chose m’interpelle. Je connaissais la collection Les Pintades de nom, mais il me semblait qu’elle ne s’occupait que de « it-city », Paris, Londres, New-York… Le choix de Téhéran me laisse perplexe ? Je décide de le prendre par simple curiosité, presque certaine que je ne ferais que le feuilleter pour finalement le laisser trainer dans le fond de ma valise. Je me suis bien trompé car je l’ai dévoré tout le long du voyage.
Delphine Minoui, journaliste pour Le Figaro, L’Express et Radio France entre autre, spécialiste du Moyen-Orient, a vécu huit ans à Téhéran. Elle fait le portraits de femmes Téhéranaises : de la femme chauffeur de taxi, à l’avocate prix Nobel, en passant par une bassidji (milice religieuse). Toutes les couches de la société sont représenté et avec les problèmes et paradoxes de Téhéran. Le voile est imposé, qu’importe il sera petit, transparent, coloré, à peine posé sur le haut du crâne. Il faut couvrir les bras et les jambes, qu’importe : maquillage, bijoux imposants et tailles marquées, elles font tout pour être féminines tout en respectant les règles. Voilà certaines des choses que j’ai pu observer de mes yeux, mais tout l’intérêt des chroniques de Delphine Minoui est de faire vivre ce qui est invisible dans la rue. Tout le long du voyage, j’ai pu apprécier l’Histoire du pays, mais grâce à ce livre, j’ai pu me sentir plus proche de la situation actuelle. Chronique émouvante, comme celle de la fête d’anniversaire des neuf ans d’une petite fille (âge où une fille doit commencer à porter le voile car considéré comme « sexuée ») qui est toute fière de porter son « joli » voile pour le première fois. Chronique rigolote, celle où l’auteur est invitée à une fête chez une bassidji et qui se trouve tout étonnée de se retrouver face à une femme en jean moulant et top court et de ne pas avoir à réciter de prière. Ou encore chroniques rebelles, par exemple toutes ces femmes du nord de Téhéran qui décident de faire la fête tout de même. Ces femmes sont des héroïnes et je ne peux que leur souhaiter un bel avenir qui je l’espère arrivera bientôt.
Une petite liste de films sur la situation iranienne que j’ai vu et qui m’ont beaucoup plu :
- Fragments d’une révolution (docu disponible sur le site d’LCP)
- Persépolis – Marjane Satrapi
- En secret - Maryam Keshavarz
- Quasi tous les Asghar Farhadi