" Ludovic se leva d'un bond. Fanny glissa. Il la rattrapa et la remit, comme une poupée, sur le lit. Sa chemise blanche ouverte laissait voir son cou bruni, ses cheveux brillants dépassant de sa nuque, son torse, sa bouche si longue et si fraiche.
La mémoire de Fanny était complètement en déroute ou en déséquilibre, puisqu'elle la fit se retourner contre lui, le visage bientôt couvert de longs baisers suppliants et faits pour elle et pour lui. Leurs lèvres glissaient sur leurs corps, désir et dévotion mêlés, élan et abandon, vague refus et soumission têtue. Tout cela de manière étrange dans cette chambre devenue noire et transparente, où ils tremblaient aussi fort que la feuille de platane, le ciel et les étoiles basculés. "
" Elle regarda ses yeux luisants levés vers elle. Il eût fallu vraiment qu'elle le haïsse à cette seconde, vraiment, pour qu'il le sente, pour que ses yeux à lui s'éteignent et se troublent, pour qu'elle retrouve une image d'elle-même et de lui plus réelle, c'est-à-dire d'une femme égarée, loin de Paris, épris d'un grand dadais complexé par une vie solitaire."