"Going To California with an aching in my heart"
Bouleversant. Les Raisins de la Colère est un roman d'une profonde humanité, doublé de la peinture la plus désabusée et, peut-être, la plus juste possible de l'Ouest américain durant la Grande Dépression. Si le message final est optimiste, le lecteur ne peut sortir d'une telle oeuvre indemne parce qu'il a accompagné la famille Joad sur les routes et ressenti avec elle souffrance et colère. Tout cela semble dû au talent stylistique de l'auteur, qui produit selon moi un ouvrage formellement parfait, à toutes les échelles : les chapitres s'enchaînent sans temps morts, malgré un style si beau qu'on peut s'attarder plusieurs minutes sur un même passage. Et quelle fin ! Ma critique est décidément mal construite : peu importe, car le crescendo diluvien que constituent les dernières pages du chef d'oeuvre est suivi d'un calme après la tempête que ponctue l'une des plus belles scènes jamais écrites. John Steinbeck ne pouvait alors que poser la plume. Les personnages connaissent enfin la paix. Du reste, Casy n'aura pas prêché à sa seule intention...
Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste