Au fond, ce livre est une analyse fine et pointue de la psychologie humaine - au travers des minuscules scènes de la vie quotidienne au cœur de l’épouvantable guerre de de tranchées que fut cette bataille de Sébastopol, Ukraine - appartenant alors a la Russie Tsariste.
Les français - une fois n'est pas coutume allies a la perfide albion - sont a l'assaut de la ville de Sébastopol, en bordure de la mer Noire - avec sa marine et ses fantassins.
Tolstoï aborde ce récit d'une façon qui m'a semble très moderne dans la forme (sorte de POV, camera subjective qui nous embarque depuis l’arrivée dans la ville de Sébastopol vers ses rues encore animées au début du livre pas a pas vers les des bastions les plus avances, l'enfer des tranchées...).
Tolstoï ayant vécu cette bataille, il ne nous livre pourtant pas un récit acéré sur les blessures atroces, les mouvements de troupes informes ou le sempiternel refrain sur l’absurdité de la guerre...ou plutôt si le fait-il?
En réalité - et c'est sans doute la que l'auteur au dessus du lot apparaît - il le fait dans un style très subtil, presque aérien et introspectif a travers d'une galerie de personnages rencontres ci et la, nous décrivant les choses au plus prés de la vérité ressentie par lui mais sans que son parti pris en ressorte brut de décoffrage.
Il nous invite par ses descriptifs des états d’âme des uns et des autres et au travers de description de scènes bien concrètes (scène de l’hôpital ou de l'assaut français) et ancrées dans le réel de la guerre a nous interroger sur nos propres états âmes de pauvres humains.
Tolstoï nous fait également comprendre que qui que nous soyons, quels que soient nos fait d'armes passes ou nos ambitions futures, nous sommes a la fois égaux et pétrifies face a la peur et au danger physique en tant qu'individu mais aussi capables de la plus pure fraternité lorsque nous sommes tous, en groupe, confrontée a celle-ci. L'homme, cet animal social...
Les discours publics ou les pensées de grandeur intimes d'avant conflit ne valent plus tripette lorsque le danger est la, arme au poing - face a notre pauvre petite personne. Personne n’échappe a cet état de fait.
Cependant il y a ceux que le danger révèle héros presque malgré eux - c'est un autre enseignement de ce livre. Nous sommes tous absolument capables de nous révéler héros, il faut cependant pour cela que les conditions nous dévoile cette facette enfouie de notre être - et la guerre frontale, brutale, le danger physique soudain et inévitable semble être l'unique moyen pour que cette révélation ait lieue.
Condition humaine égale devant la peur donc, des hommes face aux questionnement de leur âme (russe ou non), petites ambitions et vanité s’écroulant irrémédiablement devant aux peurs les plus universelles - voici quelques enseignements que j'ai pu tirer de ce livre.
"Une fois que la peur a pris possession de l’âme, elle ne cède pas vite al place a un autre sentiment."