Ce roman court, récemment rééditée à part entière, est mon premier livre de Jean-Pierre Andrevon mais certainement pas le dernier.
J'ai voulu essayer de la science-fiction francophone en commençant par un petit livre de poche et comme plusieurs me tentaient j'ai laissé la couverture me convaincre. Comment ne pas être charmé par la puissance suggérée par ce champignon atomique qui contraste avec la sobriété du fond grisâtre à la texture de papier au tressage apparent ?
C'est assez évocateur de l’œuvre elle-même. On sait qu'une catastrophe est arrivée, peut-être d'origine nucléaire mais sans en être absolument certain, car les circonstances de l'évènement sont floues. Même la quatrième de couverture est très laconique, la seule phrase qui y est inscrite est :
"En 1979, Jean-Pierre Andrevon imagine un coin de France, le jour d’Après."
En effet, l'ignorance est un élément important de l'histoire. On suit notre protagoniste, François, après la catastrophe. Un type tout ce qu'il y a de plus normal à travers lequel le lecteur ressent toute son incompréhension face à un évènement inimaginable. On est jamais sur de rien ; où l'explosion a-t-elle eu lieu ? Une centrale a-t-elle explosé ou est-ce la guerre nucléaire ? Où va-t-on ? Où nous emmènent ces militaires ? Peut-on leur faire confiance ? Ces procédures sont-elles normales ?
Qu'il s'agisse de l'évènement passé, du présent ou du futur, l'incertitude omniprésente plonge ce récit d'anticipation dans une atmosphère anxiogène et réaliste.
Un style concis et fluide rend ces 108 pages très rapides à lire.