Shehan Karunatilaka, primé par le Booker Prize 2022 pour Les Sept Lunes de Maali Almeida, livre un texte qui se veut populaire, disruptif et spirituel, mais qui peine à dépasser le stade d’un divertissement creux et vulgaire. Dès les premières pages, le ton est donné : une écriture plate, parsemée d’insultes et de tentatives maladroites de paraître subversif. Ce qui aurait pu être une réflexion onirique sur la mort et le contexte politique sri-lankais se transforme rapidement en un roman qui ressemble davantage à une série B américaine mal ficelée.


Loin d’être captivant ou véritablement engagé, le texte tombe dans une forme de populisme littéraire. Loin d’être accessible au sens noble du terme, il vire au vulgaire et au superficiel. L’écriture manque de finesse, et les personnages, tout comme la psychologie qui les soutient, restent au ras des pâquerettes. Ce mélange d’insignifiance et d’exotisme superficiel donne l’impression d’un roman conçu pour séduire un public qui cherche de l’originalité sans profondeur.


Le Booker Prize avait sans doute l’intention de mettre en avant un auteur issu d’une minorité, mais cette reconnaissance semble davantage reposer sur des critères d’image que sur une réelle exigence littéraire. Ce roman, qui aurait pu être une critique sociale poignante, se contente d’une fausse subversion. Vulgaire, pauvrement écrit et dénué de souffle, Les Sept Lunes de Maali Almeida s’avère aussi décevant qu’oubliable.

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le 15 nov. 2024

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