Goethe a plein de choses passionnantes à dire, à partager. Cette histoire n'est finalement qu'un prétexte pour exprimer ses convictions sur la nature, l'homme ou encore l'amour.
Malheureusement le récit m'a ennuyé, car si l'auteur y délivre quelques théories philosophiques intéressantes, il aurait tout de même pu soigner un peu plus la narration.
Le roman est trop lent avant tout : Werther tourne longtemps autour du pot avant de mettre fin à ses jours. Les séquences sont répétitives, l'auteur ne proposant que peu de nouvelles informations d'une lettre à l'autre. Le plus insupportable, c'est le côté misérabiliste de l'intrigue; il manque le plus souvent un contre-point qui permettrait de relativiser, de sortir de la détresse humaine. Ça en devient gratuit car inévitable : Werther va mal et il n'y a aucun moyen de le sortir de là ; Charlotte lui sera toujours inaccessible, lui-même le sait puisqu'il ne lutte pratiquement pas dans le livre second.
Le sujet est pourtant intéressant, j'étais d'ailleurs emballé au commencement et le livre premier reste agréable. Mais la seconde partie m'a beaucoup ennuyé car l'auteur se contente d'enfoncer le clou. De belles déclarations romantiques, c'est vrai, mais ça reste long et le principe toujours le même (le rapport à la nature pour dépeindre le conflit intérieur).
Bref, un roman pas inintéressant, loin de là, grâce à un développement philosophique poussé, mais malheureusement une narration pleine de redondance ; le système de lettres à voie unique lasse et fait défaut à une histoire trop linéaire.