La Rose de Mahé quitte les Seychelles avec, à son bord, deux cargaisons embarrassantes : une colonie de tortues, dont la puanteur et le bruit des carapaces qui s’entrechoquent teinte le voyage d’une aura mortifère, et un prisonnier quasi fantomatique, qui détient seul la clé d’un trésor convoité depuis des années par le capitaine Eckardt. A bord, seul le narrateur semble prendre la mesure des présages funestes qui s’accumulent, même si tous ont bien en tête le danger que fait planer l’épidémie de variole qui, sévissant aux Seychelles, pourrait également les frapper.
La présentation de l’éditeur et la préface d’Eric Dussert citent, comme cousins des Tortues, les romans de Melville, Conrad, Stevenson et Lowry. De belles comparaisons tout à fait légitimes pour ce texte oublié de 1956 à l’écriture fiévreuse, qui dégage des effluves de rhum de plus en plus entêtants à mesure que son narrateur s’enfonce dans sa folie hallucinatoire. Du grand roman maritime, noir et orageux.