Les Très Riches Heures de l'humanité par Gwen21
Challenge ABC 2013 - 2014
9/26
Une écriture agréable, quoiqu'au style un rien mélodramatique, caractérise ce recueil de fragments d'histoire narrés avec la passion d'un érudit épris de recherches et fasciné depuis toujours par l'Homme.
"Les Très Riches Heures de l'Humanité" permettent à Stefan Zweig de s'adonner à un registre qu'il aime et dans lequel il s'est illustré avec talent : la biographie.
Ici sont croqués les portraits et les destinées d'hommes dont la renommée n'a pas été assez grande ou reconnue pour motiver les historiens à écrire leur biographie complète mais, comme un hommage, Zweig leur rend ici les palmes de la gloire ou du génie qu'il estime devoir leur revenir. Ainsi agit-il pour le plus grand bénéfice de Rouget de l'Isle, obscur officier et cependant auteur de la Marseillaise, pour le capitaine Scott, explorateur anglais de l'Antarctique ou encore pour Nunez de Balboa, le premier conquistador a avoir vu l'océan Pacifique, pour n'en citer que quelques uns.
Le choix de l'auteur (ou de l'éditeur ?) s'est porté sur un ordre chronologique. De la moitié du XVème siècle au début du XXème siècle, c'est un voyage à travers le temps et quasiment à travers les cinq continents que propose le célèbre auteur autrichien.
Pour ma part, si la lecture de ce bref opus a été agréable, elle n'a pas été complètement exaltante. J'aurais pourtant aimé pouvoir hisser mon émotion au niveau de celle, palpable, de l'auteur chez lequel admiration et nostalgie cheminent de concert. J'apprécie l'éclectisme mais quand il garde une certaine cohérence, ici, on est plutôt plongé dans une sélection hétéroclite dont les thèmes varient non seulement dans leur époque et leur espace mais aussi dans leur forme : certains sont traités très brièvement, d'autres presque trop longuement ; certains sont des récits d'aventures palpitants, d'autres des extraits d’œuvres littéraires.
Pas de fil rouge les chaînant, hormis le choix de l'auteur de classer tous ces exploits ou toutes ces entreprises intrépides dans la catégorie des "très riches heures de l'humanité". Je dirais que cela n'engage que lui, je ne me fais pas complètement sa complice lorsqu'il s'agit des massacres perpétrés par les conquistadors espagnols au Nouveau Monde, ou encore les horreurs de la guerre ayant opposé Mehmet II à l'empereur de Byzance en 1453, pour ne citer que deux exemples.
Par contre, par d'erreur, ça nourrit la culture générale et ça, ça ne fait jamais de mal !
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