Il est difficile de se mettre à la place du jury Pulitzer qui a attribué en 2018 son prix de la fiction à un roman dont le ressort principal est la frustration de l'auteur de n'être pas capable de remporter ce même prix. Peut-être est-ce un choix défendable. Pour le lecteur qui ouvre le livre ceint du fameux bandeau qui fait vendre, l'impression qui domine est d'être en face d'un exercice à la limite du cynisme déguisé sous de la fausse modestie.
Le personnage est plutôt un pauvre type, assez insignifiant et parfaitement égocentrique ; tout ce qu'on veut sauf attachant. Il est même accusé d'être " un mauvais homosexuel " par ses amis gays. Ses tribulations le mènent dans une demi-douzaine de pays où son statut d'écrivain de deuxième classe lui permet d'être invité et de traverser des épisodes burlesques dans des décors variés. Il faudrait avoir lu ce roman avant de connaître son destin commercial pour le juger sans parti pris. Impossible désormais.