Deuxième volume de la saga mythique de l'incontournable Stephen King Les Trois Cartes témoigne d'un affinement stylistique considérable de la part de l'écrivain. Alors que les pérégrinations hasardeuses de Roland laissaient transparaître un rythme parfois lacunaire dans Le Pistolero ici le romancier gagne en efficacité et en densité psychologique.
Déclinant son récit en trois parties correspondant chacune à un personnage King parle in fine peu ou prou de la figure du pistolero, préférant l'évoquer en esquissant sa mystérieuse personnalité par bribes et autres zones d'ombre. Ce sont donc Eddie Dean, Odetta Holmes et Jack Mort qui s'avèrent les véritables centre d'intérêts du lecteur, introduits de façon pour le moins insolite par Stephen King.
L'auteur parvient à nous offrir de formidables moments de suspense, mélangeant les genres et les époques en brisant les barrières d'une éternité spatio-temporelle proprement fascinante. A la fois thriller psychologique, roman d'horreur et conte fantastique Les Trois Cartes explore les univers parallèles avec originalité, humour et cruauté. On regrette néanmoins un certain penchant pour l'écriture automatique, constante dans l'Oeuvre de l'écrivain laissant trop de place à son imagination débordante, au détriment d'une fluidité narrative. J'aime beaucoup.