Le roman de la fraternité, inoubliable
Les trois mousquetaires, c'est difficile d'en parler sans tenir compte de ses suites, Vingt ans après et le Vicomte de Bragelonne, tant ils forment une continuité, malgré les ellipses de plusieurs années entre chacun de ces romans; Athos, Porthos, Aramis et d'Artagnan sont pour moi les plus beaux et flamboyants personnages de la littérature française, peut-être mondiale. D'un livre à l'autre, ils changent et évoluent sans perdre leur identité, leur essence: on reconnaît, on retrouve chacun d'entre eux à la première ligne de dialogue, à une démarche, une attitude. Je n'ai jamais aimé des personnages autant que ceux-là. Chaque fois que j'ouvre le livre, j'ai l'impression de rentrer chez moi, fussé-je à l'autre bout du monde: Les trois mousquetaires me ramènent en France, la France rêvée de l'honneur, du panache gascon, qui se croise avec celle du Cyrano de Rostand. Je relis les scènes de célébration, de joie, autour d'un vin d'Anjou et d'une bonne bouffe, avec autant de délectation que les scènes dramatiques, à la puissance cinématographique.
C'est un chef d’œuvre, oubliez les adaptations cinématographiques sans saveur et sans relief, lisez l'original, lisez ses suites, entrez dans l'immortalité de ces personnages, riez, pleurez et tremblez comme mille lecteurs avant vous: a quoi sert l'art sinon à rapprocher les gens, dans le partage de sentiments qu'on éprouve aujourd'hui autant que les lecteurs de 1850?
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